Telle est l'angoissante question que viennent de se poser la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH), la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES), le Réseau euro-méditerranéen pour les droits de l'Homme (REMDH) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT). En vérité, tous ces acteurs de premier plan de la société civile s'inquiètent vivement de la recrudescence d'actes de violences perpétrés dans le cadre de manifestations en Tunisie et rappellent la chronologie des événements : - 27 novembre et le 1er décembre, des manifestations se déroulent à Siliana - 2 décembre, accord entre UGTT et gouvernement mettant fin aux manifs à Siliana - 4 décembre, les ''Ligues de protection de la révolution'' attaquent le siège de l'UGTT - 5 décembre, une grève générale est décidée pour le 13 décembre - 12 décembre, annulation de la grève suite à un accord entre UGTT et gouvernement. Annulation qui n'a pas empêché la FIDH, la LTDH, le FTDES, le REMDH et l'OMCT de signifier que nous n'en avons pas fini avec les effets de cette crise. Elles attestent ainsi que “... les déclarations lors des événements, de représentants du gouvernement tunisien dont le chef du gouvernement accusant des partis politiques, des syndicalistes et des défenseurs des droits de l'Homme d'être à l'origine des actes de violences perpétrés par des manifestants à Siliana constituent une menace pour la paix sociale déjà fragile. Dans ce contexte tendu et d'atteintes répétées à l'encontre de l'UGTT, nos organisations saluent la décision de la Centrale de maintenir le dialogue“. Les organisations signataires se font encore plus précises dans leur dénonciation de ces actes de violence en appelant les autorités tunisiennes à diligenter des enquêtes indépendantes et impartiales afin que toute la lumière soit faite sur les violences perpétrées et que les responsables aient à rendre compte devant la justice. “Nos organisations appellent à assurer la sécurité des personnes et des institutions menacées ou agressées et à agir dans le respect des obligations internationales de la Tunisie et notamment de protéger le droit au rassemblement pacifique tel que garanti par l'article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par la Tunisie en 1969“, revendiquent la FIDH, la LTDH, le FTDES, le REMDH et l'OMCT.