Des ONG nationales et internationales ont appelé, hier, les autorités tunisiennes à diligenter des enquêtes indépendantes et impartiales sur les actes de violences qui ont eu lieu ces dernières semaines. Ces associations parmi lesquelles figurent la Fédération Internationale des ligues des Droits de l'Homme (FIDH) la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l'Homme (LTDH), le Forum tunisien pour les droits économiques et sociaux (FTDES) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) se sont également "inquiétées", dans un communiqué, de la recrudescence d'actes de violences perpétrés dans le cadre de manifestations en Tunisie. "Le 4 décembre dernier, alors que l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT) commémorait le 60éme anniversaire de l'assassinat du leader et fondateur du mouvement syndical tunisien, Farhat Hached, des groupes de personnes identifiées comme appartenant aux ligues de protection de la révolution s'en sont pris à des manifestants rassemblés devant le siège de l'UGTT. Des slogans hostiles à la centrale syndicale appelant notamment à son épuration ont été entonnés. Des témoins ont fait état de l'utilisation de gaz paralysant et de la présence d'armes blanches parmi les groupes d'assaillants", précisent dans le même communiqué, qui a salué la décision de la centrale syndicale d'annuler la grève générale et de maintenir le dialogue. Les ONG rappellent aussi que " que les forces de l'ordre ont utilisé des matraques et du gaz lacrymogène en grande quantité et souvent à courte distance et tiré à la chevrotine lors des des manifestations qui se sont déroulées à Siliana entre le 27 novembre et le 1er décembre 2012 après un appel à la grève générale lancé par le bureau régional de l'UGTT". Les organisations signataires du communiqué dénoncent ces actes de violence et appellent à assurer la sécurité des personnes et des institutions menacées ou agressées et à agir dans le respect des obligations internationales de la Tunisie. Elles plaident aussi pour la protection du droit au rassemblement pacifique tel que garanti par l'article 21 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques ratifié par la Tunisie en 1969.
La "Ligue de la gauche ouvrière" obtient son visa La Ligue de la gauche ouvrière (LGO), parti d'extême gauche, a obtenu , hier, son visa légal. Cette formation d'obédience marxiste est composée essentiellement de syndicalistes et d'intellectuels , dont Jalel Ben Brik Zoghlami ( frère du journaliste Taoufik Ben Brik) et Nizar Amami (syndiclaiste), qui étaient souvent violemment réprimés et pourchassés sous Ben Ali. La LGO, qui a refusé de présenter une demande de visa légal sous les gouvernements psot-révolution dirigés par Mohamed Ghannouchi et Béji Caïd Essebsi, se définit comme un parti anti-capitaliste et anti-impérialiste. Elle fait actuellement partie du "Front Populaire", une coalition regroupant une douzaine de partis de gauche, dont le Parti des Travailleurs de Hamma Hammami et le Parti des Patriotes démocrates Unifié de Chokri Belaïd.
Une institution américaine lance un Fonds pour la démocratie basé à Tunis Le German Marshall Fund (GMF), une institution américaine de politique publique qui vise à promouvoir les relations transatlantiques, par le biais d'un important réseau d'experts et de financement de projets, a annoncé, hier, la création d'un fonds pour la démocratie et le développement en Afrique du Nord et au Moyen-Orient, qui sera basé à Tunis. Initié à travers un partenariat public-privé , ce fonds travaillera, selon un communiqué publié par le German Marshall Fund, en collaboration avec un large éventail de donateurs, dans le but d'accorder des subventions aux organisations autochtones engagées dans la promotion et le renforcement de la coopération régionale, mais aussi dans l'ancrage, dans la société civile, des principes du libre marché, de l'Etat de droit et des principes démocratiques dans la région Moyen-Orient-Afrique du Nord (MENA). Le fonds fonctionnera comme un centre international de fournisseurs de services, des experts et des praticiens expérimentés sur lesquels les bénéficiaires peuvent compter pour répondre à leurs besoins spécifiques. De nombreux autres partenaires sont associés à la création de ce fonds pour la démocratie et le développement initié par German Marshall Fund des Etats-Unis, dont le gouvernement tunisien, le gouvernement néerlandais, l'Institut humaniste pour la coopération au développement. Le premier directeur du Fonds pour la démocratie et le développement de la région Mena sera le Tunisien Ghazi Ben Ahmed. Ce docteur en économie a, tout au long de sa carrière, travaillé dans les organisations multilatérales en Europe et en Afrique. Le fonds pour la démocratie et le développement s'appuiera, par ailleurs, sur l'expérience de German Marshall Fund des Etats-Unis à travers ses bureaux existants dans diverses régions du monde. Dans une première étape , le fonds se concentrera sur la Tunisie, l'Egypte et la Libye. Le bureau de Tunis deviendra ainsi le neuvième bureau GMF, après Washington DC, Berlin, Paris, Bruxelles, Belgrade, Ankara, Bucarest et Varsovie. Le mécanisme de subventions, que ce soit du GMF ou du fonds pour la démocratie et le développement, est structuré de manière à offrir un financement rapide et souple. Un premier appel à propositions de subventions commencera en janvier 2013.