Le président du réseau tunisien de justice transitionnelle, Mohamed Kamel Gharbi, estime que le processus de justice transitionnelle "doit essentiellement commencer par les attentes des victimes des violations sous les deux anciens régimes". Lors d'une conférence de presse tenue à Tunis mardi 8 janvier, il a souligné que son réseau s'emploie à soutenir le travail de l'instance de la vérité et de la dignité, issue du projet de loi sur la justice transitionnelle, "afin que 2013 soit l'année du rétablissement des droits". Puis de dénoncer en disant que "la justice transitionnelle a parfois semblé être une justice sélective au cours de l'année écoulée". Salah Hachem, membre du réseau, expliquera pour sa part que le programme d'action prévoit de sonder les revendications des victimes, de collecter les données et les preuves et de les présenter aux parties concernées. Il prévoit également d'établir la liste des violations des droits commises sous l'ancien régime et de s'associer avec plusieurs associations et acteurs de la société civile dans cette démarche. Les transgressions relevées seront classées par âge et genre et appuyées par des rapports élaborés par des sociologues, afin de mieux identifier les attentes des victimes, a précisé M. Hachem. La conférence de presse a également permis d'aborder les transgressions dont ont été victimes les militantes politiques femmes au cours des dernières décennies. Un projet intitulé "les femmes victimes de l'oppression: de victime à acteur positif dans le processus de justice transitionnelle", a été présenté dans ce cadre. Il a pour objectif de réhabiliter des femmes victimes de l'oppression et de les réintégrer dans la société. Le réseau tunisien pour la justice transitionnelle regroupe plusieurs associations dont l'organisation "Liberté et Equité", le centre "Citoyenneté et Démocratie", l'association "La voix du martyr" et "l'association internationale de soutien aux prisonniers politiques". WMC/TAP