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Les révolutions arabes… spontanées ou «crimes» presque parfaits ?
Publié dans WMC actualités le 12 - 01 - 2013

«L'Initiative du Grand Moyen-Orient», proposée sous l'administration Bush et orchestrée par Condoleeza Rice, a porté ses fruits. La mission n'en était qu'à ses débuts. Il fallait procéder par étapes selon l'évolution des choses ou plutôt leur pourrissement dans les pays concernés. Les dictateurs, sûrs de leurs alliances avec la grande puissance US, ne se doutaient pas que les dés étaient jetés et que des alliés encore plus sûrs avaient déjà conclu des pactes avec le grand «Satan». Il fallait faire croire aux peuples arabes déçus, désabusés, souffrant dans leur quotidien, dans leur chaire, que leur seul salut résidait dans le renversement des gouvernements corrompus, injustes, violents et tyranniques.
2010 a été l'année de la relance du projet de remodelage de l'ensemble des pays arabo-musulmans, du Machrek au Maghreb.
La France, liée par l'histoire et des relations économiques développées avec les pays de la rive Sud de la Méditerranée, a été la grande absente de la dynamique des prétendus printemps arabes. Ses diplomates, bien introduits dans les hautes sphères politiques, économiques et sociales en Tunisie, auraient pourtant dû se rendre compte qu'un vent de changement allait souffler sur l'Ifrikya. Ce faisant, elle a été supplantée par le «Grand manitou» arrivé en conquérant dans une région où il voulait se repositionner en vue de contrecarrer l'avancée asiatique en Afrique et contrôler des gisements aussi bien naturels qu'humains…
De l'instrumentalisation des révoltes pour la dignité
Les aspirations légitimes à une vie meilleure, portées par la jeunesse de ces pays, ont été utilisées pour servir les intérêts américains qui concordaient avec ceux de nouveaux alliés d'apparence plus dociles et plus maniables que leurs prédécesseurs. Le chemin a été largement balisé par des lobbyistes en provenance des pays en question qui ont travaillé sur des années à convaincre les Américains de la nécessité de changer «d'amis».
Les activistes islamistes égyptiens ont infiltré l'Administration Obama, vient de publier le magazine égyptien Rosa Al Youssef. L'un d'eux appelé «Elibiary» aurait même écrit le célèbre discours prononcé par le président américain le 4 juin 2009 au Caire et intitulé «Un nouveau départ». Il ne croyait pas si bien dire.
La Tunisie a également eu la part belle grâce à la formation de groupes d'influence visant à convaincre l'Administration américaine de la nécessité non seulement de composer avec les islamistes mais de les avoir comme principaux alliés. Dont un certain R.M qui s'est déployé pendant des années à susciter la sympathie et la compassion des Américains vis-à-vis des islamistes opprimés dans leurs pays, privés de leurs droits les plus élémentaires et écartés de tout débat politique.
Ce même R.M serait, selon des bruits qui courent, promu à un brillant avenir en Tunisie et même à l'investiture suprême pour services rendus pour les besoins de la cause. Comme quoi, toute peine mérite récompense…
D'après des documents publiés sur le site Wikileaks: «l'intérêt américain pour les faits et gestes des islamistes était permanent et les fonctionnaires de l'ambassade ne rataient jamais une occasion pour demander à leurs hôtes tunisiens des informations sur les activistes islamistes sur la scène politique ainsi que sur leur force réelle sur le terrain et la réalité de leurs projets»…
Plus loin encore, nous pouvons y lire: «Il apparaît, à travers certains documents, qu'un homme comme Z.D, qui est aujourd'hui membre du Conseil constitutif d'Ennahdha, était un ami de l'ambassade en 2006 et figurait sur la liste des visiteurs permanents; un visiteur qui fait tout ce qui est en son pouvoir pour promouvoir son parti et lui-même comme représentants de l'islam modéré».
Les révolutions arabes diabolisées?
Au journaliste Faouzi Jrad de la chaîne de télévision tunisienne Hannibal, qui lui demandait pourquoi dans son descriptif des révolutions arabes, il noircissait le tableau, Abdelaziz Al Khamis, rédacteur en chef du journal Al Arab international, a répondu: «Je ne diabolise pas ces révolutions nobles dans leur essence et exprimant la volonté des peuples de changer leur destin et de réaliser leurs rêves de liberté, de dignité et de justice. Mais je dénonce la manière dont elles ont été instrumentalisées par les Etats-Unis soutenus par les dictatures princières des pays du Golfe et à leur tête le Qatar et les nouveaux alliés représentés par les mouvements islamistes ou salafistes. Ces mouvements, qui ont juré allégeance aux Etats-Unis et qui se placent aujourd'hui en maîtres absolus des pays “libérés“ usant pour cela de la religion et accusant ceux qui ne portent pas les mêmes idées qu'eux de mécréants. Les dictatures ont changé de main et sont passées de régimes prétendus libéraux à des théocraties. Mais j'ai confiance, ces révolutions réussiront parce qu'en Syrie, où les assassinats d'autres musulmans revêtent aujourd'hui un caractère sacré, en Tunisie, en Libye ou en Egypte, les peuples sauront quel modèle leur correspond le plus et défendront leurs droits à choisir leurs régimes politiques, leurs gouvernants et décider de leur destin sans être soumis à aucune tutelle, internationale ou religieuse».
La révolte des peuples arabes étaient en fait attendue. Le poids des dictatures, des privations et la fragilité des contextes socio-économiques étaient devenus insupportables mais l'on ne soupçonnait pas la rapidité avec laquelle les régimes présumés forts et indestructibles s'étaient écroulés. Il faut reconnaître que les privations et les souffrances vécues par les populations conjuguées aux campagnes menées par le site Wikileaks grâce à des informations qui auraient filtré avaient eu l'effet escompté.
Anonymous a également été de la partie, administré par qui? Le désespoir, les snipers et les vidéos des caméras de la chaîne qatarie Al Jazeera, présentes partout et au bon moment, ont fait le reste…
La liberté et la démocratie étaient les moyens idéals de pression, on ne se posait pas des questions sur les outils à mettre en œuvre. Des jeunes blogueurs et des activistes épris de liberté et portant les idéaux pour des patries plus démocrates, nouvelles technologies aidant, ont été plus percutants que des armes de destruction massive.
La révolution tunisienne a rapidement touché la Libye pour passer ensuite à l'Egypte, au Yémen et arriver en Syrie. Les USA ont réussi le double pari de renvoyer des pays comme la Tunisie et l'Egypte un siècle en arrière. Ces deux pays, dotés d'institutions quoique fragilisés par la dictature, vivent aujourd'hui une phase de désintégration de l'Etat. Car les nouveaux venus, même ceux parmi eux, animés des meilleures intentions, ont été trop pressés d'occuper le pouvoir, sont dans l'ignorance totale des affaires de l'Etat, suivent une logique sectaire, écartent les compétences et taxent tous ceux qui osent proférer des critiques à leur égard de contre-révolutionnaires.
Quant à la Libye, un espace de ressources énergétiques et financières aujourd'hui conquis, elle croule sous le poids de guerres tribales justifiées par des intérêts contradictoires et amplifiées par la présence et la circulation de grandes quantités d'armes «offertes» par l'OTAN.
Aujourd'hui, c'est la Syrie qui joue sa survie et c'est la Jordanie qui risque l'implosion, n'en déplaise aux monarchies du Golfe qui pensaient être épargnées, oubliant qu'il n'existe pas de déterminisme dans l'histoire des peuples et qu'elles pourraient être les prochaines sur la liste des révolutions prônant plus de liberté et plus de démocratie.
Plus encore, les Etats-Unis qui pensaient trouver des nouveaux alliés en des islamistes modérés, pourraient être surpris par la tournure que pourraient prendre les choses. Car en l'absence d'une culture politique et démocratique bien enracinée et d'un leadership politique charismatique et visionnaire, les luttes de certaines composantes de ces sociétés arabes nouvellement affranchies de leurs dictateurs pourraient très bien prendre la tournure d'un Djihad sacré contre les mécréants et le grand Satan qu'ils ont toujours représentés.
Quoi de plus remarquable pour des jeunes illuminés qui préfèrent mourir pour leurs causes saintes que de vivre pour profiter de la démocratie espérée après leur «révolution» qu'un attentat suicide?
Un tout récent article paru sur le site «Saudiwave», le journaliste Habib Trabelsi parle de l'un des leaders du mouvement ?Front Al-Nosra: «Vous avez vu le bel attentat suicide que nous venons de faire à Damas? Grâce à nos ?kamikazes, nous avons un beau palmarès!», s'enorgueillit Abou Sayyaf, chef des jihadistes salafistes de Jordanie qui porte le nom de Mohammad al-Shalabi et qui opère ?depuis le salon de thé de l'hôtel Sheraton de la capitale jordanienne…».?
Le risque est que les attentats des twin towers inspirent plus ces jeunes que les idéaux de liberté et de progrès. «Le printemps arabe a donné des ailes aux salafistes-takfiristes, lit-on dans l'article de Habib Trabelsi: le tout nouveau ?Front Al-Nosra, qui a le vent en poupe en Syrie, veut désormais «conquérir» la Tunisie, le ?berceau de la “révolution“, et le monde arabe, avant d'en découdre avec … Israël et les ?Etats-Unis».
Mais il est évident qu'au train où vont les choses, la sécurité d'Israël, le projet de voir les frontières égyptiennes redessinées pour que les Palestiniens de Gaza s'y déploient «cédant leurs terres» aux Israéliens, et l'ambition de mettre main basse sur les richesses naturelles de la Libye et dans un prochain temps l'Algérie, sont plus importants que la stabilité des pays des «Printemps» et la sécurité des Américains...
On ne fait pas d'omelette sans casser des œufs, et si les States sont habitués à casser leurs œufs ailleurs, il n'est plus du tout certain que dans l'avenir ils soient eux-mêmes épargnés.
Les révolutions arabes, qui ne sont pas aussi spontanées qu'on veuille bien le faire croire, malgré le mérite des peuples, et même si elles étaient attendues, seraient-elles des crimes presque parfaits? Car que de chemin avant qu'elles évoluent vers de véritables révolutions émanant des peuples par les peuples et pour les peuples !


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