Pour un chef d'entreprise qui passe une année à être constamment sur la brèche (car les questions de détail avec les clients, les fournisseurs, les employés ne finissent jamais), de vraies vacances s'imposent s'il souhaite se retrouver d'attaque pour le prochain round. Mais, attention ! Ces vacances doivent être réelles, ou alors ce sera le retour de manivelle d'un corps et d'un esprit qui n'ont pas pris le temps de souffler. Chacun d'entre nous a besoin d'une "pause", d'un moment pour baisser sa garde et relâcher ses muscles et d'une soupape pour évacuer son stress. La chose est capitale pour notre équilibre personnel, même si nous n'assumons pas de responsabilités démesurées. Alors, que dire d'un patron qui porte sur ses épaules l'avenir de dizaines ou de centaines de personnes. Cela tombe sous le sens. Mais il y a un piège, puisque beaucoup de patrons rechignent à s'accorder un quelconque répit et leurs "vacances" deviennent ainsi une longue séance de téléphonie mobile non stop. Pourtant, ils savent pertinemment que pas de "coupure" nette et franche, pas de "régénération". Pas de retour frais et dispos, prêt à en découdre avec un corps et un esprit reposés, rassérénés. Mais si, en fin de compte, vous ne savez plus comment faire pour vous prélasser et vous amuser un peu, nous vous proposons de prendre le temps de regarder un film qui reste gravé dans les mémoires : "Les Vacances de Monsieur Hulot" de Jacques Tati. Un film qui a fait couler beaucoup d'encre en ce qu'il posait une controverse à propos de la naïveté de son approche. Car le film se déroule avec nonchalance au fil des repas, des rencontres (Hulot avec la jeune fille de bonne famille, l'Anglaise, le vieux couple, l'homme d'affaires, les enfants, les serveurs...) .
Et, pour tous ceux qui revendiquent que chaque film doit raconter une histoire, voire véhiculer un message ou défendre une cause, il ne se passe rien. Pourtant, à y regarder de plus près, on découvre un monde qui révèle sa cocasserie, son absurdité, ses infimes dérèglements Une manière légère de réapprendre à vivre, de prendre le temps de "décompresser" et de savourer l'insouciance des petits épisodes triviaux.