Ce sont les mêmes qui ont encore brillé par leur absence au moment d'une autre catastrophe nationale. Rappelez-vous les inondations et le blocus de la neige de l'année dernière et où on n'a pas vu l'ombre des 3 présidents, de la police, des monaqqabaat et des salafiyyine alors que se dévouaient les associations, l'armée, la garde nationale, les agents municipaux, les employés de la STEG, les Tunisiens de tous bords... Et voilà que les obsèques de Me Chokri Belaïd, massivement suivies par les Tunisiens qui en ont immédiatement fait un événement national sans précédent, sont désertées par les mêmes éternels absents, comme si l'affliction des Tunisiens ne leur importait en aucune manière. Aux portes du cimetière du Jellaz, on s'était attendu à une présence policière aux proportions de l'événement qui a réuni plus d'un million de Tunisiens rien que dans la capitale et entre 1,5 et 2 millions si l'on compte la totalité des endeuillés dans le pays entier. Et les faiseurs de chaos en ont profité, transformant les abords du cimetière en un vaste champ de désolation. La police n'est pas la seule à avoir brillé par son absence, même si des ''renforts'' ont été annoncés après la gabegie inexplicable devant le cimetière du Jellaz. Car, on avait beau écarquiller les yeux tout autour de la dernière demeure de Me Belaïd... on ne trouvait ni Hamadi Jebali, ni Mustapha Ben Jaafar, ni Moncef Marzouki. Voire... pas l'ombre, non plus, du ''sheikh'' Rached Ghannouchi qui est, de facto, la plus haute autorité politique aujourd'hui. Dans son sillage, une autre absence a été très remarquée, celle des monaqqabaat et des salafiyyine qui ne cachent plus leurs ambitions de devenir les leaders spirituels et politiques de la nouvelle Tunisie, servie sur un plateau par les 300 martyrs et les milliers de blessés de la Révolution... On n'avait pas, non plus, vu l'ombre d'aucun de tout ce joli monde ! Plus grave encore, les institutions de la République n'ont pas mis le drapeau national en berne et le gouvernement n'a pas décrété de journée de deuil national, se mettant ainsi au ban du sentiment national où les Tunisiens, oubliant leurs différences, ont porté en commun le deuil de Me Belaïd. Les Tunisiens oublieront-ils ces absences bizarres quand viendra le moment de confier leur verdict aux urnes?!