Ces quatre dernières années, les niveaux atteints par la production locale, tel qu'il ressort des bilans officiels, connaissent un bond exceptionnel comparativement aux précédentes années : 42 millions de quintaux en 2010, 45 millions de quintaux en 2011 et 53 millions de quintaux en 2012. C'est en tout cas ce que rapporte elwatan.com qui ajoute que les prévisions de cette année sur plus de 55 millions de quintaux. Ceci étant, le journal souligne que « cette procession de chiffres qui se suivent d'année en année est loin de refléter, à elle seule, une quelconque fructification des efforts consentis pour réduire la forte dépendance du marché international des matières premières agricoles. La cause, les importations continuent à évoluer au même rythme que les années d'avant sans fléchir, avec une moyenne annuelle de 50 millions de quintaux en blé dur et tendre uniquement sans compter les céréales destinées à l'alimentation animale (maïs et soja) dont les importations atteignent en moyenne les 30 millions de quintaux/an». De ce fait, «avec une telle position et malgré un discours optimiste vantant le progrès de la production locale céréalière et les efforts de réduction de la facture alimentaire, l'Algérie est toujours perçue comme un marché stratégique et convoitée par les principaux producteurs mondiaux de céréales. Elle est en effet le 4e importateur de céréales (hors riz) dans le monde et deuxième en Afrique après l'Egypte», écrit la même source. «Outre le fait que l'Algérie demeure un grand importateur de blé tendre, vu les faibles rendements en la matière au niveau local et la demande croissante en farine boulangère, ce sont les stocks de sécurité qu'il y a lieu de remettre en question. La reconstitution des stocks de sécurité est toujours mise en avant par l'OAIC pour justifier les opérations d'importation massive de céréales. Censés couvrir théoriquement une période de 6 mois de consommation minimum, soit une moyenne de 35 millions de quintaux, ces stocks favorisent la hausse des cours sur le marché international à chaque lancement d'un appel d'offres par l'OAIC, vu l'ampleur de la transaction. Cependant, peu d'informations filtrent sur la situation réelle desdits stocks, inscrits au chapitre des secrets d'Etat (déclaration du ministre de l'Agriculture), ce qui empêche en conséquence d'avoir une meilleure visibilité sur les besoins du marché algérien en blé. La défaillance du système statistique, lui aussi, maintient le flou sur les potentialités réelles de la céréaliculture locale».