• Le pain tunisien se compose de 20% de farine de blé tendre local et de 80% de blé provenant de l'extérieur. • Au cours de cette année, près de 11 millions de quintaux ont été collectés en Tunisie dont 2 millions de blé tendre et 9 millions de blé dur Le pain, la semoule et les pâtes constituent la consommation de base de la majorité des Tunisiens dans toutes les régions. Leur prix est compensé par l'Etat pour les rendre abordables à toutes les catégories de la population. Au cours des dernières années, le mode de consommation a connu un changement radical dans la mesure où de nombreuses personnes ont recours aux fast-foods et restaurants pour manger à midi ou le soir. Les établissements de restauration rapide utilisent également d'importantes quantités de pain et de pâtes sous forme de couscous, de macaroni et de semoule pour la pizza... Les pâtes, le pain et la semoule doivent donc être vendus à des prix assez bas —accessibles aux bourses des citoyens à revenus limités— et il n'est pas question de les revoir de façon brutale. Cependant, l'on constate toujours le gaspillage de ce produit à prix abordables dans tous les centres urbains. Dans presque chaque quartier, des croûtons et même des pains entiers sont jetés dans les poubelles en attendant leur ramassage par les services municipaux. Certaines personnes se sont même spécialisées dans la collecte du pain rassis et font du porte-à-porte pour demander aux propriétaires le reste du pain dont ils n'ont plus besoin. Une fois ramassé, ce pain est donné aux animaux de ferme —moutons, vaches, poules— pour les engraisser. Autrement dit, le pain est devenu un produit fourrager disponible gratuitement. Terminer la récolte dans les délais Et dire que l'Etat dépense chaque année des sommes faramineuses en devises pour l'importation du blé destiné à la fabrication du pain et des pâtes. Malgré les efforts déployés pour améliorer la production des céréales avec la création de nouvelles parcelles, la dépendance de la Tunisie de l'étranger est réelle dans ce domaine. L'importation est indispensable pour satisfaire les besoins locaux. D'ailleurs, d'après les chiffres disponibles au cours de cette année, près de 11 millions de quintaux ont été collectés en Tunisie dont 2 millions de blé tendre et 9 millions de blé dur. La récolte commence au cours du mois de juin et on mobilise toutes les moissonneuses ainsi que la main-d'œuvre en nombre suffisant afin de terminer la récolte dans les délais. Une partie de la production est stockée dans des silos répartis dans plusieurs régions alors qu'une autre partie reste sur place. Les agriculteurs doivent prendre, bien entendu, les précautions nécessaires afin que la pluie automnale ne porte pas atteinte à la production dont une partie est parfois perdue lors de son transport. L'importation de blé est variable d'une année à l'autre. Quand la récolte est bonne, l'Etat a la possibilité, en principe, de diminuer les quantités importées. Par contre, si les conditions sont défavorables suite aux conditions climatiques, aux incendies et à d'autres évènements, les pouvoirs publics sont obligés d'augmenter le volume des importations afin de satisfaire les besoins de consommation locale. Et dire que le prix des céréales connaît souvent une révision à la hausse sur les marchés internationaux, mais cela ne doit pas se répercuter sur les prix de vente au public en Tunisie. Cette année, les importations ont atteint environ 10 millions de quintaux de blé. Ces quantités peuvent être considérées comme élevées compte tenu des besoins exprimés. A noter que le pain tunisien se compose de 20% de farine de blé tendre local et de 80% de blé provenant de l'extérieur par voie d'importation. D'où la nécessité de rationaliser davantage la consommation du pain et de n'acheter que le nécessaire. Le gaspillage risque de contribuer à déséquilibrer le budget familial et d'alourdir les charges de l'Etat dans ce domaine. Concernant les autres produits à base de blé dur comme le couscous et les pâtes alimentaires, la part de la production nationale ne couvre que 60% des besoins. La consommation annuelle de blé dans notre pays est estimée à 21 millions de quintaux. Avec un effort de rationalisation de la consommation et une meilleure productivité nationale, il est certainement possible de réduire les dépenses en devises. Mais cela n'empêche qu'il est du devoir de l'Office des céréales de lancer chaque année un appel d'offres international pour l'importation de quantités de blé en prenant en compte la qualité qui est toujours privilégiée conformément à des critères précis. Le but étant d'importer des quantités de blé de qualité, payées au prix fort d'ailleurs, pour les utiliser dans la fabrication des différents produits alimentaires et satisfaire ainsi les exigences des consommateurs dont les besoins ne cessent d'accroître d'une année à l'autre...