Le président du Haut comité politique du Parti républicain (Al Joumhouri), Ahmed Néjib Chebbi, rappelle que la crise politique qui secoue le pays persiste encore, et appelle les protagonistes de la scène politique à redoubler d'effort pour trouver une issue à cette situation. Lors d'une conférence de presse tenue, mardi 27 août à Tunis, Néjib Chebbi a indiqué avoir présenté au cours d'une rencontre avec le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, une initiative de sortie de crise en trois points. Cette initiative suggère, premièrement, que le mouvement Ennahdha accepte d'engager des négociations avec les forces politiques en vue de constituer un gouvernement de compétences sous la présidence d'une personnalité nationale indépendante. Deuxièmement, Chebbi souhaite que ces négociations s'intègrent dans le cadre de l'initiative de l'Union générale tunisienne du travail (UGTT). Troisièmement, Chebbi propose que ces négociations ne dépassent pas une semaine prorogeable une seule fois, en cas de réussite constatée lors de la 1ère semaine. Selon Chebbi, le président du mouvement Ennahdha, Rached Ghannouchi, aurait été favorable aux deux premiers points, mais aurait émis des réserves concernant le troisième point, préférant remplacer l'expression "une semaine" par celle «dans les plus brefs délais». Les réserves émises par Ghannouchi sur ce point signifient que le mouvement n'est pas encore persuadé que l'alternance au pouvoir doit être entreprise immédiatement et sine die, a soutenu Néjib Chebbi, estimant qu'une telle position reflète aussi les positions contradictoires au sein du mouvement. L'Assemblée nationale constituante (ANC) ne peut reprendre ses activités, a-t-il dit, qu'à la seule condition de trouver une issue à la crise qui secoue le pays. Après la démission de l'actuel gouvernement, il serait possible de statuer sur la poursuite exclusive des attributions constitutionnelles de l'ANC, en l'occurrence le parachèvement de l'écriture de la Constitution, l'adoption d'une loi électorale et la mise sur pied d'une instance supérieure indépendante des élections. A l'instar d'autres personnalités de l'opposition, Néjib Chebbi estime que le discours prononcé par Ali Larayadh, mardi 27 août, est dans sa substance un véritable plaidoyer pour l'escalade, et qu'un tel discours ne fait que perdurer la crise que vit le pays.