Après ces contributions des groupes régionaux, la parole a été donnée aux interventions des délégations nationales. Les orateurs ont réservé un excellent accueil à l'idée de créer un nouveau forum mondial réunissant de multiples parties prenantes et dans le cadre duquel seraient traitées les questions liées à la gouvernance de l'Internet. De l'avis de certaines délégations, telles que la Norvège, la République islamique d'Iran, la Fédération de Russie et la Suisse, ce forum devrait être lié aux Nations Unies qui lui conféreraient une légitimité. De nombreuses délégations ont insisté sur la nécessité d'établir une structure légère, efficace et inclusive et beaucoup d'entre elles ont également convenu que même si les gouvernements devaient jouer un rôle fondamental dans la gestion, ils ne devraient pas intervenir dans la gestion courante du Net. La création de points d'échange Internet nationaux et régionaux pour contribuer à faire baisser les coûts et à améliorer l'accès pour les pays en développement a également été très bien accueillie. Le délégué de la Chine a pris la parole pour faire une déclaration passionnée critiquant l'intervention d'une délégation qui n'a pas été nommée au cours de la plénière de lundi. L'orateur a plaidé pour que l'on ne revienne pas sur le consensus qui s'est dégagé au cours de la première phase du Sommet et a estimé que le rapport du GTGI était une base solide de discussion. Le représentant des Etats-Unis a répondu en rappelant son attachement à la liberté d'expression et en faisant observer que l'Internet, avec plus de 100 serveurs miroirs et plus de 9 000 points d'échange Internet, est déjà fortement décentralisé. De nombreuses délégations ont souligné l'importance des noms de domaine de pays, qui constituent une ressource nationale fondamentale. Les interventions de délégations nationales ont été suivies par les observations d'organisations internationales et d'entités de la société civile. Prenant la parole au nom de l'UIT, M. Houlin Zhao a rappelé les travaux de l'Union dans des domaines tels que le protocole IPv6, les noms de domaine de pays, les noms de domaine internationalisés, le spam et la cybersécurité. Le Groupe de coordination des interlocuteurs commerciaux (CCBI) a insisté sur le rôle moteur joué par les entreprises dans le développement technique et économique de l'Internet et a demandé instamment qu'on les laisse continuer à jouer ce rôle. Plusieurs orateurs se sont exprimés au nom de la société civile. Parmi eux, Adam Peake, du Centre for Global Communications (GLOCOM), a proposé la création de trois groupes de travail distincts qui travailleraient sur le forum, sur le mécanisme de contrôle et sur l'attribution des ressources. Magaly Pazello, de Development Alternatives with Women for a New Era (DAWN), s'est plainte des obstacles mis à la participation de la société civile aux débats sur la gouvernance de l'Internet. William Drake, de Computer Professionals for Social Responsability (CPSR), s'est déclaré favorable à un forum de pairs sur la gouvernance composé de multiples parties prenantes. Milton Mueller, du Groupe de réflexion de la société civile sur la gouvernance de l'Internet, a proposé que les Etats-Unis s'engagent à ne jamais supprimer ou modifier unilatéralement une entrée dans la zone racine d'un pays. Jeanette Hoffman, de la Fondation Heinrich Boell, a exhorté les délégués à ne pas perdre de vue les questions liées aux droits de l'homme. Le Président, M. Khan, a déclaré close la session du matin et a fait remarquer que les débats de la matinée avaient mis à jour de nombreuses opinions variées et quelquefois divergentes. Il a invité instamment les délégués à se regrouper, à discuter et à s'efforcer de "revoir certaines de leurs positions".