Nous apprenons que la compagnie française (dirigée par l'Algérien Arezki Idjerouidene) Aigle Azur démarrera son premier vol tunisien à partir du mois de novembre prochain. La compagnie entamera son marché tunisien par quatre vols réguliers hebdomadaires entre Paris (aéroport de Roissy Charles-de-Gaulle) et Djerba. Dans un deuxième temps, la compagnie renforcera ses vols par d'autres entre Monastir et Paris et une fois par quinzaine. Des demandes ont été déposées aux autorités locales pour l'exploitation de l'axe Tunis-Paris par ailleurs. C'est à la faveur d'une brèche ouverte dans le monopole exercé jusque là par Air France, que la compagnie Aigle Azur est née en 1946. La compagnie était basée à Grenoble d'où elle assurait la liaison Paris-Lyon-Grenoble-Nice-Calvi-Tunis. Suite à plusieurs problèmes, la compagnie ferme en 1955 avant de redémarrer quelques années après aux côtés de Lucas Aviation, une compagnie spécialisée dans l'aviation d'affaires. Cette dernière s'effacera de la dénomination au profit du seul nom d'Aigle Azur qui retrouve ainsi son identité. En mai 2001, Aigle Azur est reprise par le groupe Gofast. A la tête de ce groupe, un homme : Arezki Idjerouidène, réputé pour son pragmatisme et son esprit bâtisseur, mais plus concrètement, pour avoir hissé son entreprise en 1999 et en 2000, aux premières marches du podium au palmarès des entreprises françaises les plus performantes, selon un classement organisé chaque année par le quotidien Le Figaro et la Coface/Scrl. La première tâche du nouveau président ne sera pas aisée, puisqu'il lui faudra d'abord procéder à une profonde restructuration de la compagnie, pour la doter, ensuite, des moyens nécessaires à son re-décollage. L'objectif étant une rapide réinsertion d'Aigle Azur dans le paysage aéronautique français. Ainsi, après un nécessaire rajeunissement de la flotte, c'est l'image tout entière de la compagnie qui fut revue : Adoption d'un nouveau logo et d'une nouvelle livrée pour les appareils, recrutement de cadres qualifiés, conquête de nouveaux marchés auprès d'importants T.O. opérant sur le Bassin méditerranéen, création d'un département fret grâce à la disponibilité d'appareils "quick change" et tout cargo, récupération des vols charters/pétroliers hebdomadaires sur Hassi-Messaoud, exploités par une société du groupe mais confiés à une compagnie aujourd'hui concurrente, ouverture enfin, de plusieurs lignes charters/réguliers sur l'Algérie avec un groupe de voyagistes. Toutes ces mesures ont, naturellement, généré une dynamique interne qui permet chaque jour à Aigle Azur d'assurer ses vols avec un maximum de rationalité et de rigueur. Aussi, la sûreté, la sécurité, la régularité et la qualité des services, qui sont autant de critères à la base de la crédibilité d'une compagnie aérienne et de la confiance que l'on peut mettre en elle, ont-elles toujours figuré auprès de la nouvelle direction d'Aigle Azur, au rang des priorités indiscutables. Elles relèvent, en outre, d'un souci constant du strict respect de leur application et de leur amélioration. Par ailleurs, en dépit d'une conjoncture peu favorable, toutes les prévisions, inscrites dans le plan de développement d'Aigle Azur pour l'année 2003, ont été maintenues. En effet, dès le printemps, la compagnie verra le doublement de ses capacités en sièges grâce à l'apport de nouveaux appareils et l'augmentation dans les mêmes proportions du nombre de ses vols. La bonne marche d'une entreprise dépend, à en croire les analystes, de la qualité des hommes qu'elle emploie et de l'importance des moyens qu'elle utilise, on peut ajouter qu'elle relève aussi de la propension de ses dirigeants à leur faire confiance. Or, cette confiance est, aujourd'hui, acquise et le pari tenu par Arezki Idjerouidene, est en passe d'être gagné. Chaque jour, Aigle Azur conforte la place qui est la sienne et son image rassure et séduit une clientèle toujours plus nombreuse. Jusque-là, son principal marché était celui d'Algérie, mais Aigle Azur opère sur le marché tunisien depuis quelques temps avec des vols charters. Sa flotte est composée de quatre avions : deux Airbus (A321 et A320) et deux Boeing (737-400 et 737-300). Nous souhaitons un bon vent à cette compagnie qui ne manquera pas, on est certains, de renforcer davantage le tourisme tunisien.