Au départ, c'était une simple candidature. La Tunisie, par le biais de l'Agence Tunisienne de l'Internet, a déposé sa demande en 2002 pour abriter le congrès de l'ICANN (l'Internet corporation for assigned names and numbers), l'organisme mondial de l'Internet. Malgré le cahier de charges fort exigeant et malgré la candidature de nombreux autres pays qui ont abrité, par le passé, de pareilles grandes manifestations internationales (notamment l'Italie et l'Afrique du Sud), la Tunisie fut choisie et le congrès a pu avoir lieu au Carthage Palace du 27 au 31 octobre. De l'avis de tout le monde, congressistes, invités étrangers et responsables des différents organismes officiels de l'Internet, la Tunisie a réussi haut et fort son organisation. Le plus grand témoignage est, incontestablement, celui de Vint Cerf, le père, si l'on peut dire puisque c'est à lui qu'on doit le protocole IP de l'Internet.
Outre ses déclarations télévisées et lors des interviews et témoignages qu'il a accordées aux journalistes Tunisiens et étrangers (dont webmanagercenter), Vint Cerf a exprimé son admiration pour la haute maîtrise qu'a le Président Zine El Abidine Ben Ali des technologies de pointe et pour son souci profond de généraliser au profit de tous l'utilisation de l'Internet en tant que moyen important de communication, non seulement en Tunisie mais partout dans le monde et ce après que le Chef de l'Etat l'eut honoré le 31 octobre en lui accordant les Insignes de Grand Officier de l'Ordre national du mérite, au titre du secteur des sciences, et ce, en considération pour son éminente action scientifique et ses innovations dans le domaine de l'Internet, ainsi que pour les prestations précieuses fournies grâce à ses recherches en la matière.
Il n'a pas manqué de souligner qu'il s'agit là du plus grand honneur de toute sa vie; avant d'offrir au Président Zine El Abidine Ben Ali l'emblème de l'Organisation mondiale de l'Internet, en considération pour son action soutenue et ses initiatives tendant à renforcer le secteur de l'Internet et à consacrer la société du savoir. Cette reconnaissance au plus haut sommet de l'ICANN n'aurait pu être possible sans le grand sérieux dont a fait preuve l'Agence Tunisienne de l'Internet dans l'organisation du congrès. Tout a été passé à la loupe pour que les réunions lors du congrès (à huis clos) se déroulent dans les meilleures conditions possibles. Entre les couloirs de l'hôtel, les congressistes avaient la possibilité de se connecter de n'importe où sur Internet et ce grâce au wireless. L'ATI a en effet équipé l'hôtel d'une quarantaine de bornes wifi pour permettre cet accès sans fil à la toile. Ceux ne possédant pas d'ordinateurs portables pouvaient, pour leur part, se diriger au business center que Planet, Hexabyte, Topnet et Tunet ont équipés en ordinateurs (des Pentium IV avec des connexions haut débit). Concernant les réunions en elles-mêmes, elles se sont déroulées à huis clos et avaient pour but d'examiner les stratégies à venir dans le but de promouvoir l'utilisation des réseaux Internet à l'échelle internationale et de prévoir les répercussions de la révolution technologique. Toutes les décisions qui s'en sont écoulées devraient porter le nom de « décision de Carthage ». Aussi bien celles de l'ICANN que celles des autres organisations qui ont profité du congrès de l'organisation mondiale pour qu'ils organisent les leurs. Ainsi, du 27 au 31 octobre se sont déroulées les réunions de l'ISOC (l'Internet society, représentant la société civile), de l'AFTLD (African Top Level Domain),de l'AINC (Arabic Internet Names Consortium), de la MINC (Multilingual Internet Names Consortium), du GAC (Governmental Advisory Comittee), etc... Parmi les réunions qui se sont déroulées, on notera celles du consortium arabe des noms d'Internet qui ont abouti à la décision de la création d'une nouvelle organisation arabe qui s'occupera des noms de domaines. Cet organisme, au nom de CCTLD arabe, sera chargé de sauvegarder le point de vue des pays arabes vis-à-vis de l'ICANN arabe. La présidence de cette nouvelle organisation a été accordée à la Tunisie en la personne de Mme Feryel Béji, PDG de l'ATI. Pour ce qui est des autres réunions (que ce soit celles de l'ICANN ou des autres organismes) il y aura certainement des répercussions sur la Tunisie, mais elles sont indirectes puisqu'on a discuté de la propriété intellectuelle, des nouveaux protocoles, de la sécurité sur Internet et de tout ce qui tourne autour de l'Internet mondial. On se rappellera, par ailleurs, longtemps de la réponse donnée par Vint Cerf à la question « que peut faire l'ICANN pour la Tunisie » quand il a « corrigé » : « il faut dire comment la Tunisie peut aider l'Icann, parce que la Tunisie est un exemple au niveau africain et arabe. » Cela dit, et malgré le « huis clos » de fait imposé, une réception présidée par M. Sadok Rabeh, ministre des Technologies de la Communication et du Transport, a eu lieu le 30 octobre à l'occasion du congrès. Le ministre a indiqué, durant cette réception, que « le choix de la Tunisie pour abriter les travaux de ce congrès auquel prennent part plus de 500 experts internationaux ainsi que de nombreuses autres manifestations internationales et régionales similaires témoigne de l'intérêt que la Tunisie accorde au secteur des technologies de l'information et des efforts qu'elle déploie pour les promouvoir et les maîtriser. » M. Paul Twomey, Président de l'ICANN a souligné, pour sa part, la volonté de l'Organisation de coopérer avec la Tunisie dans les différents domaines ayant un rapport avec le développement des utilisations de l'Internet en général. A l'issue de ce congrès, les participants étaient unanimes pour louer la Tunisie et le degré d'évolution atteint en matière de technologies et de culture numérique. Certains nous ont même avoué que désormais, ils y reviendront régulièrement pour passer leurs vacances. Tant mieux !
R.B.H.
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