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Moncef Sellami, Du circuit de Saint Augustin aux circuits imprimés multicouches
Publié dans WMC actualités le 10 - 11 - 2006


La saga d'une vision pionnière
Par Tallel BAHOURY

A 67 ans, Moncef Sellami est fier de voir le drapeau tunisien du propriétaire majoritaire hissé à l'entrée de deux prestigieuses usines allemandes, à Gittelde/Harz, près de Hanovre, comme à Dresden. Actionnaire à 50% de la société Fuba Allemagne, leader européen et quasi-mondial des circuits imprimés, le groupe qu'il a fondé avec un club d'investisseurs en 1978 autour de Tunisie Câbles (portant depuis le SMSI en 2005, le nom de One TECH) réalise en fait son vieux rêve et couronne un long parcours.
Nourrie d'une vision pionnière, adossée aux valeurs du partenariat international et du transfert effectif de technologie, concentrée en profondeur, sans se laisser tenter ou distraire, sur un même secteur, la démarche trouve aujourd'hui une belle consécration. Le Groupe One TECH comprend pas moins de 9 grandes entreprises hautement spécialisées, emploie 1800 personnes en Tunisie et plus de 600 en Allemagne, avec un taux d'encadrement de plus de 35%, réalise un chiffre d'affaires de plus de 120 millions d'euros, notamment à l'export et 90 millions d'euros à partir de l'Allemagne. A l'origine, l'ambition d'un jeune banquier tunisien, Moncef Sellami.
Nous sommes juste au lendemain de l'Indépendance. Issu d'une famille laborieuse, Moncef Sellami, dont le père était administrateur à l'UBCI, part en France poursuivre ses études universitaires. Au départ, il s'essaie à la chirurgie dentaire, puis se dédie à l'économie, au droit et aux Sciences Politiques. De quoi bien se préparer à une carrière de banquier. Licences et Diplôme Sciences Po. en poche, il tente une courte pause instructive au sein de l'ONTT, en plein boom, où il travaille avec un consultant français sur le développement du tourisme culturel autour d'un projet prémonitoire : sur les traces de Saint Augustin». Mais la banque finit par le rattraper.
Chef d'agence chez La Fontaine
Son apprentissage, il l'entame, grâce au président de la BNCI à Paris, au Maroc, au sein de la BMCI. Quelques mois après, il monte au siège de la BNCI à Paris, et assiste à sa fusion avec le Comptoir National d'Escompte de Paris qui a donné naissance à la BNP. Le jeune banquier qui réussit est nommé chef d'Agence à Château Thierry, la ville de Jean de La Fontaine, où il devient un véritable notable bien respecté. D'autres villes de France l'accueillent, auréolé de sa réputation de banquier accompli, sans parvenir cependant à le sceller à l'hexagone.
C'est en Tunisie qu'il veut bâtir sa carrière, et c'est à l'UBCI puis à la Banque du Sud qu'il va déployer ses talents et les affûter. Commencent alors 12 ans d'intense implication à de hautes responsabilités d'identification de projets et d'exploitation bancaire.
En 1978, l'initiative privée est fortement encouragée, la promotion de l'industrie substantiellement soutenue et l'esprit d'entreprise ressuscité. Moncef Sellami n'avait qu'une idée en tête. Lorsqu'un jour, le rédacteur de la revue Dialogue l'interroge, en tant que jeune cadre, sur son rêve, il n'hésite pas à lui répondre : créer une banque. A côté de celles étatiques, la SNI devenue BDET et autres, une banque d'affaires privée pour promouvoir des industries de pointe à valeur technologique avait bien sa place. Rien ne l'attirait : ni le textile, ni le tourisme, et encore moins l'immobilier ou l'affairisme et le négoce, même international. L'interview publiée lui vaut nombre d'appels d'amis, certains pour le taxer de rêveur, d'autres pour l'y encourager. Sa voie était déjà tracée.
Une banque, des partenaires et de la technologie
En attendant de constituer la banque, il devait préparer au moins 10 projets industriels bancables et réunir un tour de table conséquents. Les formalités tardaient, d'autant plus qu'il voulait avoir parmi ses actionnaires de prestigieuses banques françaises et italiennes dotées de bureaux d'études réputés en ingénierie. Sans plus attendre, il finit par mobiliser un groupe d'actionnaires et se lance dans l'industrie du câble en joint-venture avec un partenaire européen de renommée, rachetée à présent par Siemens, et créée Tunisie Câbles, installée à Grombalia. Bien conçue, bien installée et bien gérée, l'unité industrielle se développe rapidement. Le commencement fût donc par les câbles d'énergie (l'électricité), puis les télécommunications pour se poursuivre à présent par l'électronique.
Le succès de Tunisie Câble, à quel prix d'ailleurs, comme il faudrait le rappeler, et la réussite des partenariats, ouvrent la voie à d'autres projets. En parfait essaimage, même géographique du Sud de la capitale Tunis (Grombalia) à son Nord (le gouvernorat de Bizerte).
Tour à tour voient le jour 8 autres sociétés spécialisées et complémentaires, bâties avec des partenaires de référence. Téléco Câbles, spécialisée en câbles téléphoniques et de transmission de données est implantée à El Azib, Menzel Jemil, près de Bizerte. Auto Câbles se concentre sur les fils et câbles pour applications automobiles. Fuba introduit les circuits imprimés. Betronic assure l'assemblage des cartes électroniques. TTE International se spécialise dans la connectique, l'assemblage de connecteurs et le câblage filaire. Techniplast assure l'injection de pièces plastiques techniques. TTE commercialise les terminaux et les postes téléphoniques (Urmet, Sofrel…) ainsi que les GSM de la marque LG. Le tout dans un système de bonne gouvernance et de qualité totale (certifications ISO, ISO 9000, 9001 et 9002, ISO TS 16949, ISO 14001, etc.).
L'expertise acquise en près de 30 ans vient enrichir la vision. Moncef Sellami n'aime pas la notion de Groupe et encore moins sa dénomination ostentatoire. Il lui préfère une approche plus moderne, plus discrète, et plus efficace. A l'écoute de ses enfants et neveux formés dans de prestigieuses universités américaines et leurs camarades hautement qualifiés injectés dans les différentes entreprises de la galaxie créée autour de Tunisie Câbles, mais aussi et surtout en phase avec toutes ses équipes et attentif à ses partenaires, il entend donner une autre impulsion à ses activités.
De la technologie, et toujours…
Sa conviction est faite : nous devons accéder à la haute technologie, nous en abreuver sans cesse, la développer davantage, c'est notre seul effet levier pour produire plus et mieux, exporter. Chaque matin, lorsque, tôt réveillé, il vole de son agenda chargé le temps de tailler ses rosiers, de soigner ses fleurs, et de courir ses 17 km, il n'a en tête que cette pensée, sans cesse encore plus pressante.
Le soir aussi, grand mélomane, féru de musique classique et ethnographique et moderne, il a toujours cette même quête de technologie et de croissance.
D'analyses en benchmarking, d'audit en remise à plat, de brainstorming en ré engineering, le travail de restructuration et de redéploiement s'accélère durant les années 2004-2005. Echéance absolue : le SMSI que la Tunisie devait organiser en novembre 2005, une occasion en or pour tout re-lancer. Pari tenu, doublement d'ailleurs !
§ Un : une nouvelle stratégie est forgée autour du concept des solutions technologiques offertes en One Stop Shop ! Une multitude de solutions complémentaires disponibles pour la réalisation de sous-ensembles complets et de produits finis selon les exigences des clients et dans le respect des normes internationales. Pour incarner cette vision, un nouveau nom fédérateur est choisi : One TECH.
§ Deux : One TECH offre son sponsoring au SMSI et devient ainsi partenaire officiel, déployant durant ce sommet tout son dynamisme. Présent avec ses managers, ces experts et ses ingénieurs, il y contribue très utilement, enrichissant les débats, nouant les contacts, explorant de nouveaux marchés, scellant de solides partenariats.
« Le SMSI nous a beaucoup apporté, témoigne aujourd'hui Moncef Sellami. Il nous a coaché en interne pour accélérer notre redéploiement. Il nous a hissé, en externe, à une bonne visibilité internationale. Et dans l'ensemble, il nous a imprimé un nouvel esprit, encore plus battant, encore plus exigeant et encore plus ambitieux. »
Le drapeau tunisien qui flotte aujourd'hui sur ses deux usines en Allemagne au cœur de l'Europe, au cœur des technologies novatrices, c'est le symbole de cette réussite qui constitue la fierté des 1800 staff members de One TECH.


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