Les dirigeants des principales institutions financières, économiques et politiques africaines - le président du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), M. Donald Kaberuka, celui de la Commission de l'Union africaine, M. Alpha Oumar Konaré, et le Secrétaire exécutif de la Commission économique des Nations unies pour l'Afrique, M. Abdoulie Janneh, réunis la semaine dernière à Addis-Abeba (Ethiopie), ont exprimé leur vision d'un continent entièrement intégré, en soulignant la nécessité d'avoir une plateforme commune face aux questions de développement. En effet, pour le président de la BAD, «les défis qui interpellent l'Afrique exigent une action coordonnée dans les domaines de la promotion de la bonne gouvernance, de la stabilité, des réformes économiques, de la capacité commerciale et face aux nouvelles menaces comme la grippe aviaire. Il est nécessaire d'intensifier nos efforts collectifs en matière d'infrastructure et d'intégration régionale». Il a également relevé que l'UA, la CEA et la BAD doivent mettre en place le dispositif qui permet de traduire la vision de l'Afrique dans les faits, tout en réaffirmant sa conviction qu'avec la bonne gouvernance, la stabilité, le renforcement des capacités pour la conception et l'exécution de bonnes politiques, l'Afrique peut devenir compétitive. Pour sa part, le président de la Commission de l'UA, M. Konaré, considère que «le seul pays africain dont nous pouvons parler est la nation africaine. Notre objectif est de faire de l'Afrique une grande nation». Il a ajouté que les institutions africaines doivent conjuguer leurs efforts et définir un programme en faveur des populations africaines. Pour lui, 'le chemin qui mène à la prospérité et à l'intégration de l'Afrique doit être bâti sur de nouvelles valeurs de bonne gouvernance, de transparence, de responsabilité, de respect des droits de l'homme, de paix et de sécurité, de tolérance et de lutte contre la corruption''. De son côté, M. Janneh a déclaré que «nous nous réunissons à un moment où nous voyons très clairement un programme défini par l'Afrique elle-même. La manière dont l'Afrique fait face aux conflits. Nous sommes encouragés par les progrès accomplis pour revendiquer une part équitable de l'Afrique dans le commerce. L'Afrique réalise des progrès». Pour la CEA (créée en 1958 pour promouvoir le développement du continent), l'Afrique peut tirer le plus grand parti des progrès actuels si les populations consacrent leurs compétences, leurs connaissances et leur enthousiasme à la réalisation de la vision de l'UA. Le secrétaire exécutif de la CEA a également souligné que «l'UA est aujourd'hui une institution crédible. Il est donc approprié que l'UA, la CEA et la BAD accompagnent les évolutions positives qui ont lieu en Afrique... J'entrevois une relation très étroite entre l'UA, la CEA et la BAD L'Afrique atteindra les objectifs du millénaire pour le développement si nous parvenons à galvaniser nos efforts». Les trois dirigeants ont convenu de se réunir régulièrement, au moins une fois par an, et ont souligné qu'ils réactiveront leur secrétariat conjoint et le rendront plus dynamique pour favoriser et améliorer la coordination de leurs actions.