Pourquoi a-t-on choisi M. Djilani ? Par Maryam OMAR
Simultanément à la célébration du 18ème anniversaire de la création de l'Union du Maghreb Arabe, l'Union des Employeurs Maghrrébins (UME) a tenu son assemblée constitutive à Marrakech et le consensus général a porté M. Hédi Djilani, le président de l'UTICA, à sa tête. Une reconnaissance qui va au-delà de sa personne pour s'étendre à la totalité du patronat tunisien, à notre réussite économique et à l'exemple général que donne la Tunisie dans tous les domaines. Il faut dire que cet homme, qui a réussi à faire accepter sa spontanéité même aux plus susceptibles, est devenu une icône du succès de ce côté-ci de la Méditerranée. Après des années, il est même parvenu à l'impensable : convaincre les chefs d'entreprise qu'ils n'ont aucune raison de persister dans le sacro-saint adage 'Pour vivre heureux, vivons cachés !''. Pour lui, un patron doit afficher sa confiance en soi et sa réussite parce que ses partenaires, ses clients, ses fournisseurs, ses employés le regardent tout le temps et ont besoin d'être convaincus qu'il est solide, à la hauteur de leur confiance. Il faut dire que si M. Djilani se rend aux grandes manifestations en limousine luxueuse anglaise ou américaine, ce n'est certainement pas pour se pavaner. Nous connaissons tous sa modestie proverbiale. C'est plutôt pour faire passer le message que tout va bien et que le secteur privé tunisien est à la hauteur de la confiance placée en lui par le président Ben Ali. Nous parlons aujourd'hui de contribution de 60% aux investissements globaux et ce chiffre augmentera certainement avec les années. M. Djilani est également un homme de nuances qui mène ses affaires et celles de l'UTICA avec le doigté d'un horloger mais qui trouve, par ailleurs, un plaisir évident à improviser la plupart de ses discours quand il s'adresse au patronat. Le langage du cur et du terrain, en quelque sorte. Pour faire court, nous dirions que les employeurs des cinq pays maghrébins ont eu absolument raison d'élire M. Djilani à leur tête car nous sommes, au sein de l'UMA, à un moment très particulier où il faut savoir quand prendre tout son temps pour laisser passer les complications et quand se faufiler à la vitesse de l'éclair dans les opportunités qui se présentent.