'Noir & Blanc'' ou gamme de 'Gris'' ? Par Maryam OMAR Nous venons d'être étonnés par l'interpellation de l'un de nos lecteurs qui réagissait à un article (publié il y a plus de trois semaines) sur les limites du professionnalisme dans le domaine du journalisme et de la communication. Et c'est justement, nous semble-t-il, cet 'amalgame'' qui le gène car voici ce qu'il nous demande : 'Précisez votre pensée: vous parlez de "journalisme" ou de "communication" ? Y a un gap énorme entre les deux.'' Nous sommes étonnés mais, reconnaissons-le, également charmés de cet intérêt de nos lecteurs pour notre métier. Nous savons que, dans leur grande majorité, ils appartiennent au monde de l'entreprise (patrons, décideurs, cadres, étudiants ) et qu'ils sont donc en droit d'être plus intéressés par les informations et les réflexions véhiculées par nos articles que par l'incursion au sein du métier -même de journaliste. Ceci étant dit, nous rappelons à notre lecteur que le propos de l'article en question parlait plutôt de journalisme que de communication, en posant la question suivante : jusqu'où, du point de vue strictement professionnel, les journalistes peuvent-ils aller ? Et, pour y répondre le plus simplement possible, nous avions souligné que cette profession est comme les autres : elle doit vérifier son produit avant de le mettre sur le marché mais qu'elle a quelques différences également ; notamment le fait que l'article qui est publié en fin de processus est passé par divers intervenants, en aval et en amont du journaliste concerné. Car, dans notre métier, la vérification n'est pas une opération simple et, à chaque fois, plusieurs niveaux de la rédaction y interviennent après les vérifications croisées du journaliste. Néanmoins, pour répondre quand même aux interrogations de notre lecteur, nous dirions que nous ne partageons pas complètement son avis quand il affirme qu'il y a un gap énorme entre journalisme et communication puisque nous sommes convaincus que si le journaliste doit obéir à toutes les règles professionnelles et à un code d'éthique sans ambiguïté, il n'en reste pas moins qu'il doit également faire l'effort de rendre la matière qu'il propose la plus accessible possible à ses lecteurs. Et c'et cela le sens profond de la communication : rendre accessible, éclairer, séduire peut-être ! C'est donc une position bien humble que celle qui est la notre. Nous ne prétendons pas être parfaits dans notre abord des choses ni dans la distance à mettre entre notre profession et les influences naturelles qui l'entourent mais notre lecteur aurait peut-être mal saisi le sens de notre propos. Peut-être avons-nous affaire à un théoricien qui ne perçoit que le noir et le blanc et qui fait abstraction de toute la gamme de gris qui, dans le monde entier, colore l'exercice du journalisme.