Suite à la parution de notre tout dernier article sur le Belvédère (samedi 2 avril), Mme Emna Charfi, ex-présidente de l'AAB et actuelle membre de cette association nous a écrit le mail suivant que nous rapportons intégralement : « Décevant amalgame que vous faites. Si le journal Le Temps n'est qu'une boîte de résonance qui transmet ce qu'il écoute et ce qu'il reçoit comme article, sans aucune recherche sur les sujets publiés, il démontre clairement son manque de professionnalisme et nécessite une révision profonde de sa politique. C'est n'importe quoi en cherchant à satisfaire tout le monde et à jouer le rôle de caméléon, on met à côté la déontologie du journalisme libre et démocratique. Vous savez que l'huile comme le sel sont les signes de l'amitié, on ne joue pas avec… » « Il n'est pas d'éloge flatteur … » Dans son courriel Mme Charfi s'adresse ouvertement à l'auteur de l'article sans préciser nulle part ce qu'elle lui reproche exactement. Lui tient-elle rigueur d'avoir critiqué certains procédés de l'Association des Amis du Belvédère ? D'avoir rapporté des faits et des discours qu'il tient de leurs sources respectives ? De vouloir s'appuyer sur des données sûres et fiables pour mieux défendre le Belvédère sans diffamer personne et se voir obligé par la suite, comme ce fut le cas pour l'AAB, de se confondre en excuses et de multiplier les demandes de « rectification » ? Et puis n'est-ce pas une pratique de caméléon justement de se retourner contre le journaliste dont vous avez tant loué le militantisme et qui fut pratiquement le seul à soutenir régulièrement votre action et à en rendre compte avant et après le 14 janvier 2011. Si vous n'attendiez de lui que des articles élogieux sur l'AAB, vous vous êtes sans doute trompée d'adresse. D'ailleurs, nous n'avons pas non plus ménagé la municipalité de Tunis quand il le fallait. Preuve s'il en est que nous ne cherchons pas à « satisfaire tout le monde » comme vous dîtes, à moins que vous ne trouviez trop démocratique notre réflexe critique. Si vous faites plutôt allusion au courrier de M. Anouar Trabelsi, publié sur la même page que l'article de Badreddine Ben Henda, vous avez tout loisir de lui répondre directement ou bien sur nos colonnes. Après tout et si l'on en croit ses affirmations, l'auteur de cette lettre est (était) des vôtres. Sauf qu'il n'approuvait pas certaines de vos démarches et trouvait indignes des amis du Belvédère quelques unes de vos hésitations. Votre Association est-elle irréprochable ? Son militantisme est-il « de tous les instants » ou bien le moduliez-vous au gré des jours ? En tout cas, il est évident que chez vous aussi, bien des révisions sont recommandables. Commencez entre autres par l'ouverture à la critique surtout si elle est aussi fondée que la nôtre. En effet, nous n'avons pris appui pour vous blâmer un peu que sur des faits et des propos incontestables émanant de vous-même ou de M. Zinelabidine Benaissa, président de l'AAB. Cela étant, nous avons tenu également à informer le lecteur sur vos activités et à l'inciter à y prendre part. Point de mérite dans cette contribution excepté peut-être celui d'aimer le Belvédère comme vous et bien d'autres Tunisiens. Dommage que votre marche n'ait pas rassemblé autant de monde que vous le souhaitiez ! Peut-être que l'amalgame regrettable que vous avez commis sur les noms des personnes dénoncées y est pour quelque chose. Ou alors que les autres médias ne vous ont pas soutenus autant que le journal Le Temps. Pour ce qui est de l'huile, du sel et de l'amitié, nous nous demandons sérieusement qui joue avec ! Votre association est même allée plus loin en proposant à la vente une huile qu'il fallait offrir gracieusement. En signe d'amitié sans doute !