La cellule des jeunes membres de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprises I.A.C.E en collaboration avec le « Center for International Private Entreprise C.I.P.E.» vient d'organiser le 20 juin 2007 une conférence sur « la Gouvernance des entreprises familiales ». Cette conférence vient couronner une série de 4 ateliers organisés au premier semestre de l'année en cours et ayant eu pour sujets : - Alternative au financement bancaire, le 16/2/2007 ; - Fiscalité de l'entreprise ; le 28/3/2007 ; - L'entreprise et le partenariat stratégique étranger le 24/5/2007 ; - Le rôle des ressources humaines dans le développement de l'entreprise le 30/5/2007.
Cette conférence fait suite à une enquête menée sur les pratiques de la gouvernance dans les sociétés tunisiennes. Un questionnaire a été envoyé à 500 entreprises familiales tunisiennes.
Les 7% des entreprises concernées par l'enquête emploient plus de 100 personnes et 12% de 50 à 99 personnes. Les 70% des sociétés de l'échantillon sont organisées sous la forme de SARL. Cette enquête dont les résultats sont disponibles sur le site de l'IACE et qui méritent la plus large diffusion, s'est attachée à l'analyse de la sensibilité des dirigeants des entreprises à la transparence, à l'éthique et à la nature du financement de leurs investissements
Cette conférence a introduit la notion de «STAKEHOLDERS», nouvelle notion qui dépasse celle des «SHAREHOLDERS» qui sont les actionnaires ; les stakeholders sont tous ceux qui sont en relation avec l'entreprise : investisseurs, Etat, partenaires (fournisseurs, clients et personnel) et enfin l'environnement qui attend de la société qu'elle remplisse sa mission sociale (environnement ).
Un important apport de cette conférence fut l'intervention de plusieurs spécialistes étrangers qui ont présenté l'expérience de leurs pays dans le développement de la gouvernance et des bonnes pratiques chez les dirigeants d'entreprises familiales.
Au Brésil, la création d'un institut de la gouvernance par les dirigeants d'entreprises qui ont réussi et qui sont soucieux d'expliquer l'importance de cette démarche pour l'économie du pays et la pérennité des entreprises.
Par des forums de discussions, l'éducation, le conseil, le travail volontaire et la motivation de ses membres, l'institut le «Brazilian Institute of Corporate Governance IBGC- a vu passer ses membres de quelques personnes à prés de 1000 entre 1995 et 2007. Plus de 2800 étudiants sont passés par ses bancs. Son action passe du programme de formation des dirigeants au séminaire de sensibilisation des juges et magistrats ; l'institut publie aussi de nombreuses études et recherches.
Cet institut, totalement financé par ses membres, octroi des récompenses et distinctions aux sociétés cotées et à celles non cotées qui se distinguent dans le domaine de la gouvernance. Il offre aussi des récompenses aux étudiants et journalistes qui ont travaillé sur ce domaine.
Un autre orateur a parlé de l'expérience de l'Inde dans ce domaine. Après avoir rappelé les scandales et crises par lesquelles sont passées les économies du sud-est asiatique 1997, 1998-, il a parlé des leçons que ces pays, leurs dirigeants et leurs hommes d'affaires ont tirées. Les crédits irrécouvrables et les participations croisées qui ont fait tant de mal et ont été bannis et remplacés par des politiques économiques saines et des structures économiques viables.
Il a rappelé que sur les 700.000 entreprises économiques du pays, 10.000 sont cotées dans plusieurs dizaines de bourses. Après les scandales, les sources de financement se sont réduites et le gouvernement a poussé les entreprises à se financer à l'étranger en les laissant se confronter aux normes internationales de bonne gouvernance. Outre les anciennes sociétés familiales, telle TATA, de nombreuses nouvelles qui ont adopté les normes de bonne gouvernance ont pu émerger et même conquérir des secteurs entiers à l'international tel MITAL STEEL.
Le représentant du Centre International pour l'entreprise privée a rappelé que «la bonne gouvernance est un des moyens les plus importants pour le bon fonctionnement des économies locales et pour l'augmentation de l'attractivité des pays africains pour les investisseurs».