Lancé il y a trois ans, le processus de libéralisation du dinar entame sa dernière ligne droite. Menée, ainsi que l'a rappelé M.Taoufik Baccar, gouverneur de la Banque Centrale, (lors d'un point de presse organisé lundi 24 décembre 2007) selon une démarche progressive, cette opération devrait arriver à son terme en 2009. Suite à de multiples vagues précédentes de décisions, les autorités ont pris de nouvelles mesures en novembre 2007, qui ont rapproché la Tunisie un peu plus de l'objectif de la convertibilité totale du dinar, vers lequel toutes ces dispositions convergent. Dans le discours qu'il a prononcé à l'occasion du 20ème anniversaire du 7 novembre, le président Ben Ali a annoncé une série de mesure visant à «approfondir le marché de change et à renforcer l'ouverture du secteur bancaire sur les marchés financiers mondiaux» (autorisation aux banques de gérer, dans la limite de 20%, leurs avoirs en devises, sur les marchés mondiaux, en adoptant les règles de la gestion prudentielle dans ce domaine, et délégation accordée à ces mêmes institutions pour la cotation et la réalisation de transactions sur les instruments de couverture des risques de change et de taux d'intérêt ainsi que l'extension de la durée de ces couvertures).
En fait, la plupart des mécanismes et dispositions devant aboutir à la convertibilité totale du dinar sont déjà en place, et ce qui reste à faire, au cours des deux années à venir, n'en est en général qu'une extension ou un approfondissement.
Ainsi, les prochains vingt-quatre mois verront la poursuite de la mise en uvre du «programme exécutif » (2007-2009) préparant la Tunisie au grand saut dans le dinar totalement convertible. D'abord, en 2008 le plafond des transferts au titre de l'allocation des voyages d'affaires des exportateurs passera de 250 000 à 300 000 dinars, avant la levée de toute limitation en 2009. Ensuite, cette année sera marquée par la révision à la hausse des montants des investissements autorisés à l'étranger, qui passeront de 300 000 dinars en 2007 à 500 000 dt, du pourcentage de souscription aux obligations émises par l'Etat et des entreprises (de 20% en 2007 à 30%), et des «ristournes » sur les recettes en devises réalisées par les exportateurs, qui «grimperont » à 20% en 2009, après avoir évolué de 10 à 15% en 2007.