L'off shore se distingue encore une fois par son apport significatif à l'économie tunisienne et au renforcement de son ouverture sur l'extérieur. C'est grâce, entre autres, aux performances de ce régime que la Tunisie a pris la téméraire décision d'intégrer, délibérément, à compter du 1er janvier 2008, la Zone de libre-échange euro-méditerranéenne des produits manufacturés. Néant, il y a un demi-siècle, l'off shore ou tout simplement les investissements directs étrangers (IDE) constituent, de nos jours, plus qu'un appoint à l'épargne nationale, un support majeur pour le développement de la Tunisie.
Des performances chiffrées
Pour mémoire, les IDE financent, selon les années, 10 à 15% des investissements productifs (10,2% en 2004), génèrent environ le tiers des exportations, contribuent à la création d'emplois (17% du total), ainsi qu'à l'équilibre des comptes extérieurs. Cette importante ressource extérieure a atteint en 2006 le record avec la mobilisation de 4 milliard de dinars, soit 10,2% du PIB. Au cours de ce même exercice, les IDE ont pris pour la première fois la place de principale ressource extérieure de la Tunisie, devant les recettes touristiques (2,3 milliards de dinars). Le nombre d'entreprises off shore en Tunisie s'élève, aujourd'hui, à 2800 entreprises pour la plupart européennes dont plus de la moitie sont à capital 100% étranger et totalement exportatrices, générant environ 260 mille emplois (62% des emplois générés par les industries manufacturières).
Ces points francs, autorisés à s'implanter dans le pays, depuis 1972, ont beaucoup aidé l'industrie tunisienne à diversifier ses exportations. Celles-ci, axées jusqu'à une récente date sur le textile habillement, sont assurées, aujourd'hui en grande partie par les industries mécaniques et électriques, cuir et chaussures, industries agroalimentaires et autres branches
Autres indicateurs significatifs de l'apport de l'off shore : ce régime assure à lui seul 50% du total des exportations du pays tandis que les entreprises off shore représentent 43,5% des entreprises industrielles en Tunisie. Au plan macroéconomique, les IDE générés par ce régime ont notamment permis de couvrir, environ 80% du déficit courant, sur la période 1997-2004. Grâce à ses nombreux avantages comparatifs (proximité de l'Europe, stabilité politique, infrastructures de qualité, main-d'uvre et bon marché, et surtout fiscalité incitative à l'investissement), la Tunisie a su se positionner en terre d'élection des IDE. En moyenne, entre 1992 et 2004, les IDE ont assuré 28% des financements extérieurs, les bailleurs de fonds publics 34% et le secteur privé 38%. Mieux, la tendance va crescendo avec l'impact attendu de futures concessions. Les projections de la FIPA confirment cette tendance à l'optimisme.
La Tunisie, un site toujours attractif
Selon une étude que l'agence a commandée au Bureau d'étude Ernst & Young (14 juin 2007), le «site Tunisie» demeure, toujours, attractif. Les déterminants de l'attractivité du site sont au nombre de quatre : la performance du secteur off shore en Tunisie qui assure 50% des exportations du pays, la tendance de ce même secteur à réinvestir en Tunisie (70% des 2800 entreprises off shore implantées en Tunisie ont procédé à des extensions), une croissance moyenne annuelle soutenue au taux de 4,5%, et enfin l'impact futur de l'effectif porteur de 500 mille étudiants en Tunisie avec comme corollaire la capacité de maîtriser les nouvelles technologies.
L'étude va au delà du diagnostic et propose trois voies pour conforter la Tunisie dans son statut de site d'investissement off shore dans les secteurs à haute valeur ajoutée et dans sa propension à passer du stade de site d'investissement compétitif de faible coût (bas salaires) de production à un site compétitif hors coût (exportateur de services).
Il s'agit pour la Tunisie de promouvoir l'industrie électronique et de se spécialiser même dans ce secteur, de développer son infrastructure technologique et d'uvrer à se convertir en site fournisseur de services.
Last but not least, c'est peut-être au regard de ces performances que le gouvernement tunisien a décidé, en signe de reconnaissance, de prolonger pour trois ans supplémentaires (fin décembre 2010), les incitations fiscales et financières instituées en faveur de l'off shore.
L'idéal serait d'uvrer à intégrer définitivement l'off shore dans l'appareil de production. La pression qu'il exerce sur l'on shore à travers notamment l'effet d'entraînement, s'est avérée fort avantageuse pour la Tunisie