Pour un opérateur de la taille du Groupe Caisse D'Epargne (GCE) avec un total de bilan de près de 540 milliards d'euros, la Banque Tuniso-Koweitienne, avec ses 252 millions de dollars de total de bilan et un bénéfice avant impôt de 4,2 millions de dollars en 2005, n'est a priori guère intéressante. Pourtant, le GCE, un des quatre candidats au rachat ayant effectivement soumis une offre, a aligné 300 millions de dollars pour acquérir 60% du capital de cette banque. Pour quoi faire ? Certes, le GCE entend, d'abord, développer l'activité de la BTK, sur le marché local, en dépit de son étroitesse. Pour ce faire, le nouvel actionnaire majoritaire qui soumettra son plan d'affaires pour le développement de cette banque à brève échéance, prévoit déjà, d'après M. Michel Gonnet, président du Directoire Financière OCEOR, et chargé du développement commercial dans le groupe GCE, de mettre l'accent sur le financement des petites et moyennes entreprises, d'opérer dans l'immobilier, et de développer la gestion d'actifs, ainsi que le financement du partenariat public-privé, un domaine dans lequel le GCE «est le premier en France».
D'une façon générale, la nouvelle BTK version GCE veut être «présente sur l'ensemble des secteurs» et «va proposer tous les produits qui n'existent pas actuellement» sur le marché tunisien, précise M. Charles Milhaud, président du Groupe Caisse d'Epargne (GCE), et président du Conseil d'administration de la Banque Tuniso-Koweitienne (BTK). Le Groupe Caisse D'Epargne va apporter son savoir-faire pour aider au développement de l'activité 'particuliers''. Ce qui lui permet de faire la transformation de la BTK à l'origine banque de développement-, en 2004, en banque universelle, ainsi que l'état dans lequel se trouve cet établissement au moment où il passe entre les mains de ce nouvel actionnaire majoritaire. «Le portefeuille de la banque est sain, le personnel est bien formé, notamment une activité difficile : le financement des entreprises», analyse M. Milhaud. En outre, «la BTK a des filiales actives, et c'est là des atouts pour le développement», insiste M. Gonnet.
Mais il va falloir pallier à certaines faiblesses, notamment au niveau du système d'information. Les moyens de la banque vont également être renforcés, avec le doublement du nombre d'employés à 300 en cinq ans. D'autant que le GCE n'est pas venu pour faire de la figuration. «Nous ne sommes pas en Tunisie pour avoir 2 ou 3% du marché», prévient le patron du groupe. Mais l'objectif principal du GCE est de faire de la BTK le vecteur de son développement à l'échelle du Maghreb. «L'acquisition de 60% du capital de la BTK par le Groupe Caisse d'Epargne s'inscrit pleinement dans le cadre de la stratégie de son ouverture à l'international et, notamment, au Maghreb. Le GCE souhaite en effet accompagner et soutenir la forte croissance des pays de la zone, en y déployant ses savoir-faire et métiers distinctifs», clame le communiqué publié à l'issue du premier conseil d'administration de la BTK nouvelle version.