![if !supportLineBreakNewLine] Hassane Hamza, le PDG de Cortix, est à l'aise en Tunisie. La moitié du personnel de sa société est basée dans notre pays. Et pour cause : il y a même trouvé des Tunisiens parlant assez bien l'espagnol pour vendre aux Ibériques des sites web par téléphone ! Il le dit clairement : «Je ne peux que recommander la Tunisie, parce que j'adore ce pays»..![endif]
![if !supportLineBreakNewLine] ![endif] ![if !supportLineBreakNewLine] ![endif] Webmanagercenter : Quelle est la démarche de Cortix ?
Hassane Hamza : L'industrie m'a toujours passionnée. Et c'est ce type d'organisation que nous avons adopté. Il s'agit d'industrialiser le procédé tout en livrant quelque chose de différencié. Si tout le monde a le même site web ça n'a aucun intérêt. Mais nous avons une société commerciale, une plateforme de production. Nous faisons des économies d'échelle grâce au volume de nos affaires en Europe. Nous vendons plus de 1000 sites web par mois. La démarche est donc clairement industrielle. Mais nous mettons l'humain au cur de l'entreprise. Nous avons une forte demande de résultat mais en respectant la personne. Nous essayons de faire bénéficier nos salariés d'avantages tout en leur demandant plus. On paye d'ailleurs en général nos salariés, 15 à 20% au dessus des tarifs du marché.
Quelles sont les activités effectuées en Tunisie ?
On est d'abord venu pour ne faire que des sites web. Après on s'est aperçu qu'il y avait beaucoup d'autres possibilités. Peu à peu, on a installé en Tunisie notre centre d'appels pour prospecter. Puis c'est la gestion des appels entrants qui a rejoint Tunis, suivie du traitement du courrier. Même notre service du contentieux est finalement délocalisé en Tunisie. Sur les 600 employés que compte notre groupe, 300 sont basés en Tunisie. On embauche des cadres, diplômés des écoles de commerce tunisiennes, mais également des informaticiens, des bacs+3, mais aussi des ingénieurs. En Tunisie, on ne fait pas seulement de l'exécution. On va de plus en plus recruter, ici, du personnel de haut niveau. Puisque des fonctions analytiques importantes pour notre entreprise sont traitées ici. Tous les appels qui visent l'Europe, et donc des pays comme l'Angleterre, l'Irlande, la Suisse, la Belgique, et l'Espagne sont gérés à partir de Tunis. L'intranet qui servira à la communication entre les agences disséminées dans toute l'Europe sera en partie développé en Tunisie.
L'ouverture de la Tunisie notamment sur l'Europe est aussi un argument décisif. A titre d'exemple, nous n'avons aucun mal à recruter des employés qui maîtrisent parfaitement l'espagnol. Et il le faut, quand il s'agit de convaincre des Espagnols au bout du fil ! D'ailleurs, 60% du chiffre d'affaires réalisé en Espagne provient des rendez-vous conclus par un appel provenant de nos centres tunisiens ! Pour la Belgique, c'est pareil. Les facilités linguistiques des Tunisiens nous ont impressionnés. Les Européens ne se rendent pas compte du potentiel de ce pays. A chaque fois que l'on vient ici, on découvre toujours de nouvelles richesses. De nombreux projets français sont délocalisés vers la Tunisie, parce qu'on se rend compte qu'ici, ce n'est pas que de l'exécution. Je ne peux que recommander la Tunisie, parce que j'adore ce pays.
Pourquoi pas le Maroc ?
Au Maroc, il y a déjà eu la flambée des centres d'appels ce qui a eu pour effet de faire monter les salaires. On a préféré la Tunisie parce c'est un pays qui dispose d'un important vivier de compétences. Le niveau d'instruction est bon. On sent qu'il y a une réelle volonté politique de développer le pays. On trouve en Tunisie une vraie classe moyenne, ce qui est un facteur de stabilité important. Il y a aussi de très bonnes relations entre la France et la Tunisie, mais pas uniquement au niveau politique. Pour vendre à des Français, on a un avantage certain si on connaît bien leur culture et leur mentalité. Et puis, les cadres de la FIPA (NDLR : notre Agence de Promotion de l'Investissement Extérieur) sont très convaincants !
Percevez-vous des différences par rapport à la France ?
Les choses vont bien plus vite en Tunisie qu'en France, en tout cas sur certains points. Un exemple ? Nous avons subi un sinistre important. L'équipe a réussi à trouver un immeuble et à l'aménager, à l'équiper, en trois semaines seulement. Un truc comme ça, ce n'est pas possible en Europe. Pendant ces trois semaines où on a eu des problèmes techniques, l'équipe a réussi à trouver une solution de back up et à dispatcher les équipes sur plusieurs sites en deux jours. L'interruption de la production n'a donc duré que 48 heures. Un délai aussi court serait inimaginable en France. J'ai aussi constaté une loyauté vis-à-vis de l'entreprise.
Comment se déroule l'implantation de vos filiales au niveau européen ?
On met un directeur-pays avec une assistante. Ils ouvrent une première agence, pour mettre en place un réseau d'agences disséminées dans toute la région. En France, par exemple, nous avons 14 agences. En Espagne, par exemple, on a commencé par Barcelone en mars 2007, et aujourd'hui on en est déjà à 4 agences. Idem pour la Belgique. La procédure est la même. On ouvre une agence dans une grande ville, suivie d'un réseau d'agences. En ce moment, on est au rythme d'un nouveau pays tous les deux mois.
Les objectifs pour 2008 ?
En juin 2007, notre chiffre d'affaire était de 14,1 millions d'euros. On table sur 32,1 millions d'euros de chiffre d'affaires pour 2008. Pour 2009, nous comptons porter ce chiffre à 67 millions d'euros. Nos chiffres sont publics, puisque nous sommes cotés en bourse. Proxitel, la société du groupe qui gère notre centre d'appels, est uniquement implantée en Tunisie. Elle n'a pas de représentation en France. Nous étudions l'éventuelle acquisition d'une société française pour développer les activités de Proxitel, qui travaille déjà pour d'autres clients. Même si Cortix reste son plus gros client. Nous avons la volonté de faire de Proxitel une entité indépendante, et on va beaucoup investir en elle.