Internet peut aussi se révéler une arme non meurtrière mais très efficace. La résistance irakienne s'en est emparée, et a appris à s'en servir. Et à défaut de destructions massives, les Irakiens se servent de la dérision comme d'une arme de précision. Le Web 2.0 est mis à rude contribution, avec ses sites d'échanges de vidéo. YouTube qui, comme son nom l'indique est bien américain, est enrôlé sous la bannière irakienne. Les vidéos tournant la soldatesque américaine au ridicule se multiplient. De petits films tournés avec les moyens du bord, ou confectionnés grâce aux techniques de doublage que permet à peu de frais l'outil informatique, mettent en scène les GI dans des situations embarrassantes. Voici des soldats de l'Oncle Sam, dansant, avec leurs lourds équipements sur le dos, au son de la debka irakienne. Un autre bidasse tourne comme une toupie, entouré de policiers irakiens qui applaudissent à tout rompre, et s'écroulant de rire. Des policiers qui ne sont pas toujours épargnés par l'humour noir des internautes bagdadis. Deux agents se retrouvent avec le pantalon sur les chevilles, à force de danser. Une posture bien peu martiale pour des représentants de l'ordre. D'autres examinent une voiture, un coup de klaxon du conducteur les fait tomber à la renverse. Sans compter tous les politiciens de tous les camps, raillés copieusement par des internautes irakiens décidément en verve.
Quelques animaux sont mis à contribution, et ils se retrouvent à hurler des slogans politiques. Une manipulation qui en dit long tant sur les talents des techniciens, que sur leur état d'esprit. L'humour noir a le mérite de décaper les côtés les plus macabres réalités.