C'est très simple Le Caire, on aime ou on n'aime pas. Je n'ai trouvé personne qui soit resté insensible à cette mégapole sale, grouillante, millénaire et au nom bien adaptée à son image. Car Le Caire, c'est 2 fois et demi la Tunisie avec ses 25 millions d'habitants, c'est le delta du Nil qui, après une course de plus de 7800 km, vient s'offrir comme un don à cette population qui vit 24h sur 24, et une ville qui tourne tout le temps et dans tous les sens. Le Caire, c'est une énorme ville où tous les moyens de survivre sont bons et où la petite arnaque fait partie du décor. Dès l'aéroport, vous êtes assailli par une nuée de personnes qui vous proposent une limousine, un taxi, un appartement luxueux, un hôtel de 28 étoiles, etc. ceci dans un langage suave et avec un sourire désarmant. D'ailleurs, à la femme qui me servit de chauffeur de taxi durant mon bref séjour dernièrement, je fis une remarque qu'elle apprécia mollement : si toutes vos belles paroles et vos mots doux avaient leur équivalent en barils de pétrole, vous seriez le pays le plus riche de la terre
Le Caire, c'est une ville où il y a tout ou presque et quel que soit le niveau de revenu, on peut vivre entre Misr El Jadida, el Mohandissine, Khan Khalil, et la non moins célèbre Chobra qui sert de décor à la majorité des films égyptiens.
Le Caire, c'est le shopping a des prix défiant toute concurrence, dans un pays où le PIB est de 500 $ par habitant par an, on peut espérer trouver des chaussures en cuir à moins de 50 $, des chaussures qui valent 200 euros en Europe et généralement c'est les mêmes. Le Caire, c'est le Sphinx qu'un nez cassé par un empereur nain venu des bords de la Seine vous domine avec encore plus de morgue ; Le Caire, c'est l'un des plus beaux musées du monde.
Le Caire, c'est aussi les nuits orientales dans CHARAA EL HARAM où des clubs déversent leur musique orientale à des gens qui viennent se défouler des quatre coins du monde arabe.
Et Le Caire, la ville où tout semble précaire, semble emporter le pari d'être une ville plus animée et plus souriante que Paris qu'un euro trop fort a rendu neurasthénique : avec 1000 euros, vous êtes pauvres à Paris et riche au Caire, alors j'y retourne sans commentaires ..