Début 2005 et au sujet de l'indice de confiance du 4ème trimestre 2004 qui avait atteint un pic de 23 points, enregistrant un bond de 14 points en un trimestre, nous avions estimé que «si on tient compte de l'optimisme régnant quant aux perspectives de développement des affaires en Tunisie et dans le monde, on peut s'attendre à voir l'indice de confiance poursuivre sa progression». Visiblement, la réalité des affaires, au cours de ces trois premiers trimestres de l'année 2005, a pris une toute autre orientation, puisque les chefs d'entreprise ayant participé à cette enquête trimestrielle de l'observatoire de l'entreprise de l'IACE considèrent que le climat des affaires en Tunisie ne s'améliore pas et les choses ne semblent pas s'arranger d'un trimestre à l'autre. Avec un indice qui accuse une descente progressive passant de 18,3 points au cours du 1er trimestre 2005, à 16,6 points pour le 2ème trimestre pour terminer à 14.4 points pour le 3ème trimestre ; soit une chute de 8,6 points par rapport au 4ème trimestre 2004. L'indice retrouve ainsi un niveau proche de celui du 1er trimestre 2004 (14,5 points). Situation économique et financière Cette tendance négative semble, selon les résultats de cette dernière enquête de l'IACE, se poursuivre au cours des prochains mois ; en effet seul 30% des chefs d'entreprises, contre 32,4% considèrent que la situation économique générale sera meilleure durant le prochain semestre, et ils sont encore plus nombreux (13,3% contre 8,8% lors de l'enquête précédente) à considérer que cette situation économique sera pire. Sur le plan financier, ils sont un peu moins nombreux que lors de la dernière enquête mais représentent quand même 46,7% à considérer qu'il n'y aura pas de changement sur la situation financière de leurs entreprises et ils sont 43,3% à juger que la situation sera meilleure au cours du prochain semestre, contre 47,1% trois mois auparavant. Investissement : La faute aux liquidités Même s'ils sont plus nombreux, que lors de la dernière enquête, à considérer que la période actuelle est propice à l'engagement des dépenses, 43,3% contre 38,2%, ils sont encore plus nombreux (46,2% contre 23%) à estimer que la hausse des investissements sera comprise entre 10% et 20% seulement, de la capacité. Côté niveau d'utilisation des capacités de production installées, 56,7% estiment que le niveau de leurs opérations est égal à cette capacité, alors que 13,3% déclarent fonctionner à un niveau supérieur. Quant aux obstacles à l'investissement, la première place du podium est toujours occupée, avec vigueur, par les problèmes de «liquidités globales de l'entreprise», 3 nominations et 3 premières places au cours des 3 premiers trimestres 2005 ; si la faiblesse de la demande arrive a monter d'un cran face à la concurrence étrangère, la composition reste la même depuis plusieurs mois. A qui la faute ? Au système bancaire, qui semble encore poursuivre sa quête d'un nouveau modèle ou aux entreprises qui ne semblent, généralement, pas s'adapter aux nouvelles données du marché financier ? Il y a quelques jours, lors d'une conférence de presse organisée par l'AIB (Association des Intermédiaires en Bourse), un analyste financier a cru bon de souligner que les entreprises qui ne font pas appel aux crédits bancaires semblent mieux gérer leurs liquidités que les autres. Là, bien sûr, il parle d'un cas particulier. Les entreprises exportatrices ont le sourire A regarder les résultats de l'enquête sur les perspectives d'exportation, on a presque envie de dire que si vous rencontrez un chef d'entreprise qui a le sourire, vérifiez s'il ne dirige pas une entreprise exportatrice. En effet, ceux qui estiment que la situation sera meilleure au cours du prochain semestre qu'actuellement représentent 42,9%, contre seulement 26,3% lors de la précédente enquête de l'IACE et ils ne sont plus que 9,5% à juger qu'elle sera pire. Les limites de notre marché sont connues, la nécessité d'une stratégie à l'international tout le monde en convient ; la question est donc beaucoup plus de savoir si dans les faits nos entreprises sont nombreuses à y travailler sérieusement. Le Maghreb des entreprises semble, en tout cas, donner des signes positifs.