En 2021, la Tunisie pourrait satisfaire 30% de ses besoins en électricité fournie par une centrale nucléaire d'une capacité de 1000 MW et dont la puissance est de 6500 MW. L'idée de la construction d'une centrale électronucléaire pour la production de l'électricité est venue de la nécessité pour la Tunisie de diversifier ses sources d'approvisionnement en énergie pour faire face à l'insuffisance de ses ressources en hydrocarbures et à l'augmentation de la demande de l'énergie qui ira crescendo surtout avec l'implantation des mégaprojets en Tunisie. C'est la France qui prête son concours à la Tunisie, en tout cas dans un premier temps, grâce à un accord de partage du savoir-faire en électricité nucléaire. «La France est favorable à l'accès universel de l'énergie nucléaire à usage pacifique», déclarait M. Serges Degallaix, ambassadeur de France en Tunisie, lors d'un petit déjeuner de presse à l'occasion du Séminaire nucléaire franco-tunisien organisé par la STEG, l'AFNI* et le CNTN et qui se tient à Tunis les mardi et mercredi 26 et 27 novembre. Cette rencontre organisée fait partie d'une série de journées d'études destinées à affiner les perspectives tunisiennes et le projet d'une centrale nucléaire en 2020. Pour les Tunisiens, ce séminaire «représente une opportunité pour bénéficier d'une présentation des programmes nucléaires d'autres pays et également de leur savoir-faire», assure M. Ali Mustapha Fkih, chef du projet de la Centrale électrique nucléaire en Tunis. Rappelons que 80% de l'énergie électrique en France est fournie par des centrales nucléaires, ce qui fait de ce pays un partenaire de choix en la matière car il détient la maîtrise de la totalité du site nucléaire de la construction à l'extraction de l'uranium et à la fabrication du combustible. D'ores et déjà, un premier contingent formé de sept ingénieurs tunisiens suit des stages de formation à l'INSTN en France pour y acquérir la formation et le savoir-faire nécessaires. L'intérêt pour la France de s'investir autant dans un partenariat avec la Tunisie dans le domaine nucléaire ? Aucun d'ordre commercial, affirme M. Serge Degallaix, approuvé par M. Fkih, l'assistance de la France à la Tunisie se rapporterait plutôt à la formation et à la transmission du savoir. Les appels d'offres pour la construction de la centrale et l'acquisition du réacteur se feront selon les normes et la France présentera sa candidature à l'instar de tous les intéressés. Une étude de faisabilité technico-économique parrainée par l'AIEA sur l'impact de la création d'une centrale nucléaire sur la production de l'énergie électrique a démarré il y a deux années en Tunisie. Ce travail conduit par un groupe d'experts et d'ingénieurs appartenant au Centre national des sciences et des technologies nucléaires (CNSTN), à la STEG et à la Sonède en coordination avec le Centre national des études stratégiques vise à donner le maximum d'informations aux opérateurs et décideurs tunisiens connaissances sur la technologie nucléaire. Cette étude a souligné l'intérêt pour la Tunisie de se doter d'une centrale pour la production de l'électricité et le dessalement de l'eau. Parmi 100 sites pour abriter la centrale, deux situés sur le littoral au Nord ou au Sud du pays ont été sélectionnés. L'investissement pour la construction de la Centrale s'élèverait approximativement à un milliard de $. La production de la centrale nucléaire en électricité permettrait de répondre aux besoins de plusieurs régions dans le Centre et le Sud du pays. La France et la Tunisie avaient paraphé un accord cadre de partenariat dans le domaine du nucléaire civil, lors de la dernière visite d'Etat du président français Nicolas Sarkozy en Tunisie. A l'Elysée, à l'époque, on avait précisé qu'il pourrait déboucher à terme sur la livraison d'une centrale nucléaire. L'accord portait sur la protection environnementale, le traitement des déchets nucléaires et la production énergétique. M. François Fillon, Premier ministre français qui, à l'invitation de Mohamed Ghannouchi, vient au début de l'année à Tunis, procèdera avec les autorités tunisiennes à la signature de l'accord nucléaire civil paraphé auparavant par les deux chefs d'Etat tunisien et français.