Les 5ème Assises du développement durable viennent de se tenir à Lyon. L'occasion de souligner que les deux mouvements de l'économie sociale et solidaire (ESS) et du développement durable, s'ils ont deux histoires et cultures différentes et distinctes, convergent dans leurs objectifs et leurs actions. De plus en plus d'élus, d'entrepreneurs et de militants de l'ESS se réclament d'ailleurs du développement durable, au sens véritable du terme, c'est-à-dire d'un développement qui «réponde aux besoins des générations du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre aux leurs». De fait, les approches du développement durable et de l'ESS se rejoignent concrètement sur de nombreux points : - dans la recherche commune d'une performance qui ne soit pas strictement économique : «performance triple» pour le développement durable et «évaluation de l'utilité sociale» pour l'ESS. - dans le souci commun d'une gouvernance qui ne soit pas centrée sur les actionnaires : association des parties prenantes pour le développement durable, «1 personne 1 voix» pour l'ESS. - dans le souci partagé des plus démunis : le rapport Brundtland, fondateur du développement durable, insiste sur «les besoins essentiels des plus démunis, à qui il convient d'accorder la plus grande priorité» ; l'ESS est très active dans la lutte contre les exclusions. - dans des politiques territoriales responsables : «Agendas 21» locaux pour le développement durable, politiques territoriales en faveur de l'ESS (notamment au niveau des Régions). - dans des filières d'activités liées au développement durable sur lesquelles l'ESS est pionnière ou se développe : commerce équitable, agriculture biologique, énergies renouvelables, éco-construction, «transports doux», DEEE, recyclage, tourisme solidaire, logiciels libres, etc. - dans une commande publique responsable qui intègre de plus en plus de causes sociales et écologiques et favorise ainsi des entreprises de l'ESS (notamment dans le champ de l'insertion par l'activité économique. Or, le développement durable dans le champ économique se limite trop souvent, aux yeux de l'opinion publique comme des chefs d'entreprise classiques, à «concilier performance économique et respect de l'environnement», oubliant le pilier «social» et la nécessité d'une gouvernance plus démocratique. L'ESS a donc une parole légitime et utile à porter, pour affirmer un sens plus fort, plus profond et plus exigeant du développement durable, pour en faire un véritable outil de transformation sociale, plutôt qu'un simple instrument de communication et de légitimation du capitalisme. Pour autant, les entreprises de l'ESS ne doivent pas considérer qu'elles sont pas «durables» par nature. Par exemple, la diversité de leurs salariés, la réduction de leur empreinte écologique, la mesure de leur bilan carbone, le recours aux énergies renouvelables, l'ouverture de la gouvernance à toutes les parties prenantes, etc. sont autant d'axes de progrès qui permettront à l'économie sociale et solidaire de s'imposer comme acteur majeur d'une économie véritablement respectueuse des impératifs du développement durable. (Source : http://www.lafronde-economique.info/article-27127535.html)