Donnant le ton à la campagne électorale, le chef de l'Etat Tunisien Zine El Abidine Ben Ali a prononcé, le dimanche 10 octobre 2004, un discours consacré essentiellement à la présentation de son programme électoral. Un programme en 21 points, comme un clin d'il à ce 21ème siècle que la Tunisie entame.
Un programme aussi, dira le chef de l'Etat « conçu comme un programme d'étape; et aussi comme un programme préparant les étapes ultérieures et ouvrant des horizons nouveaux pour la Tunisie, puisé dans ses orientations et ses choix, dans l'esprit de réforme et de modernisation et dans la nouvelle Constitution du pays. Ses constantes et ses principes dérivent des constantes et principes de la République et des valeurs de l'Etat de droit, l'Etat de la liberté, de la sérénité et de la justice. Notre Programme, ses concepts et ses éléments constituent des jalons solides sur la voie de la construction de la société du savoir, de la mise en place de l'économie nouvelle et de la libération de l'initiative, avec un soutien accru à l'emploi, qui reste notre priorité constante, la stimulation de la création d'entreprises et de l'accès aux marchés extérieurs ». Un Programme aussi « pour la qualité de la vie et le bien-être, un programme pour le renforcement de l'égalité et l'effectivité des droits de la femme, un programme pour la jeunesse et l'enfance, un programme pour toutes les catégories », en un mot, un programme pour la Tunisie de demain, d'autant plus qu'il met l'économie en tête des priorité. Nous nous arrêterons, en particulier, sur les propositions de mesures qui intéressent l'entreprise et le monde des affaires. 1000 DT pour créer une SARL En tête de ces priorités, l'emploi qui est le garant de la stabilité économique et son objectif essentiel. Au cours de ces cinq dernières années, pas moins de 350.000 emplois, soit une moyenne de 70.000 emplois nouveaux par an, ont été créés en Tunisie. Le taux de chômage a ainsi diminué de deux points, pour tomber, pour la première fois dans notre pays, à 13,9%. Réaliser une meilleure adéquation entre l'évolution de la structure du marché de l'emploi et l'augmentation de la proportion des diplômés du supérieur, d'une part, et la croissance de l'économie nationale, sera l'objectif de la prochaine quinquennie.
Pour cela, le candidat Zine El Abidine Ben Ali a projeté d'élever le plafond des crédits de la Banque Tunisienne de solidarité et celui des crédits d'investissement au profit des diplômés du supérieur, de simplifier les formalités de création d'entreprises et de généraliser à tous les gouvernorats les mécanismes d'encadrement et d'appui. En amont, il y a bien sûr, la création d'entreprise dans tous les secteurs et, tout particulièrement, dans le domaine des services et des industries innovantes et porteuses. Partant d'un objectif de 70.000 entreprises où projets nouveaux au cours des cinq prochaines années, nombre de mesures sont proposées par le candidat du RCD aux présidentielles du 24 octobre 2004. Des facilitations accrues seront ainsi accordées à l'initiative privée, en abaissant à 1.000 dinars le capital minimum légalement exigé pour la création d'entreprises à responsabilité limitée, création d'une banque spécialisée en matière de financement des petites et moyennes entreprises, pour aider ces entreprises à obtenir des crédits. Exportateurs : Garder la totalité des devises Le Président Ben Ali propose aussi de renforcer les incitations et les encouragements au profit des entreprises exportatrices, auxquelles il sera permis de conserver la totalité des devises étrangères provenant de leurs opérations d'exportation. Un centre d'affaires, nouveau concept lancé par le candidat Ben Ali, sera aussi créé dans chaque gouvernorat. Il regroupera toutes les structures de soutien et d'encadrement, pouvant fournir les renseignements voulus au promoteur et à l'entreprise, depuis les étapes préalables à la création du projet, jusqu'à l'étape du financement et de la réalisation effective.
Et comme une réponse aux requêtes de ces mêmes exportateurs, lors de la dernière journée de sensibilisation sur le Famex 2, le chef de l'Etat se propose aussi d'augmenter l'allocation au titre des voyages d'affaires et l'allocation de voyages au profit des promoteurs de projets nouveaux. Et pour mieux intégrer la Tunisie dans l'économie mondiale, l'économie de l'intelligence et à attirer vers la Tunisie les investissements extérieurs dans ce domaine, en s'appuyant pour cela sur la richesse et la compétence de ses ressources humaines dans tous les domaines, le candidat Ben Ali se propose de faire progresser la couverture du réseau téléphonique afin qu'elle atteigne 80 % en 2009, de supprimer progressivement les redevances d'abonnement au réseau téléphonique, de construire avec l'étranger un réseau électronique de plus forte capacité et de généraliser le haut débit au bénéfice des abonnés, qu'il s'agisse d'individus ou d'entreprises. L'objectif à atteindre, pour 2009, sera le chiffre d'un million d'ordinateurs en Tunisie. Ces efforts pour réaliser un taux de croissance plus rapide et une insertion plus grande dans l'économie mondialisée, doit se faire selon le Chef de l'Etat, dans un souci de l'interdépendance des volets économique et social. L'objectif du candidat du RCD est à ce propos de maîtriser l'inflation dans les limites de 3 % et le maintien du déficit courant de la balance des paiements pour qu'il ne dépasse pas 2,5% du PIB, tout en continuant de réduire le taux d'endettement. Et pour conforter cette maîtrise de l'inflation, le candidat Ben Ali se propose aussi de porter le revenu moyen par habitant à 5000 dinars, en 2009. Moins de fiscalité et plus de différence entre les entreprises Toujours pour les entreprises, le Président Zine El Abidine Ben Ali, se propose d'alléger la pression fiscale et les charges sur l'entreprise, de réduire les taux de taxation sur les marchandises à forte imposition et à réaliser progressivement la convergence entre le régime qui régit les entreprises totalement exportatrices et le régime des entreprises orientées vers le marché intérieur. Le chef de l'Etat Tunisien place aussi le système financier au premier plan des centres d'intérêt de son programme électoral. Pour la promotion des systèmes bancaire et financier, il cite l'orientation des réformes monétaires vers la convertibilité totale du dinar, la ferme détermination d'élever les services bancaires au niveau des normes internationales. Le Chef de l'Etat a aussi affirmé sa volonté d'uvrer à asseoir la banque électronique (e-banque) et à renforcer les incitations et les mécanismes en vue d'augmenter le nombre des entreprises cotées en bourse. Il accordera aussi une attention particulière à la progression vers la convertibilité totale du dinar. Toutes ces réformes iront, selon le candidat Ben Ali, avec une réforme de l'administration, la modernisation de ses législations et la simplification de ses formalités et procédures, pour faire évoluer ses services pour qu'elle soit au service de l'action de développement et pour que « disparaisse le phénomène des longues files d'attente au niveau de certaines prestations administratives, nous fixerons à l'Administration des délais précis pour répondre aux requêtes des citoyens et nous développerons également les prestations administratives fournies à distance aux citoyens comme aux entreprises. Nous avons pris pour objectif, dans ce programme, de remplacer, avant la fin de l'année 2009, 90% des autorisations par des cahiers de charges» affirme le Chef de l'Etat. (Cliquez ici pour charger l'intégralité du discours présidentiel)