Fidèle à sa démarche prudente, la Tunisie entend poursuivre la libéralisation du transport aérien de manière progressive. Elle a déjà abordé la dernière ligne droite de ce processus, qui doit se traduire par l'octroi de la fameuse «cinquième liberté» -c'est-à-dire le «droit ou privilège accordé par un Etat à un autre Etat, dans le contexte de services aériens internationaux réguliers, de débarquer et d'embarquer, dans le territoire du premier Etat, du trafic en provenance ou à destination d'un Etat tiers»- à des compagnies aériennes d'autres pays. La libéralisation du transport aérien avec les pays arabes avait débuté en novembre 2000, dans les domaines du charter et du fret. Elle est la plus avancée avec le Maroc et la Libye, avec lesquels la Tunisie a conclu des accords portant sur le troisième «droit ou privilège accordé par un Etat à un autre Etat, dans le contexte de services aériens internationaux réguliers, de débarquer, dans le territoire du premier Etat, du trafic en provenance de l'Etat dont le transporteur a la nationalité» et la quatrième liberté «droit ou privilège accordé par un Etat à un autre Etat, dans le contexte de services aériens internationaux réguliers, d'embarquer, dans le territoire du premier Etat, du trafic à destination de l'Etat dont le transporteur a la nationalité». La Tunisie n'a donc pas encore accordé la «cinquième liberté» et compte procéder dans ce domaine «au cas par cas», a annoncé M. Hamadi Ben Khelifa, directeur général de l'Aviation civile au ministère du Transport, mardi 7 avril 2009, devant les participants au forum de l'AISA (Aviation It Services Africa) joint-venture créée en août 2008 par Tunisair et la Société Internationale de Télécommunication Aéronautique (SITA). La première percée dans ce domaine pourrait s'effectuer avec l'Union européenne avec laquelle la Tunisie vient d'ouvrir des négociations «sur la création d'un marché commun du transport aérien», a révélé M. Abderrahim Zouari, ministre du Transport. D'autant que la Tunisie collabore déjà au projet «Euromed Aviation Civile», financé pendant 3 ans par le programme régional MEDA pour un montant de 4,99 millions d'euros. Démarré en janvier 2007, ce projet vise à promouvoir l'émergence d'un espace aérien Euro-Méditerranéen et à faciliter les négociations d'accords aériens globaux entre partenaires méditerranéens.