Le nombre d'unités d'eau minérale augmente d'année en année en Tunisie, puisque, en 1987-2008, on est passé de 5 à 19 unités d'eau minérale à travers tous le pays, avec une capacité de production estimée, actuellement, à 300.000 boîtes par heure. Cette croissance qui est due évidemment à l'amélioration du pouvoir d'achat des Tunisiens. Il faut dire que, 20 années en arrière, l'eau minérale était considérée comme un luxe, alors qu'aujourd'hui pratiquement toutes les catégories sociales tunisiennes en disposent. D'ailleurs, la consommation est passée de 454 millions de litres en 2006 à 600 millions de litres en 2008. Par habitant, on est passé de 7 litres en 1987 à 60 litres en 2008 (plus de 142 litres d'eau minérale naturelle en 2006 pour les Français, les Italiens et les Espagnols étant les premiers consommateurs d'eau minérale naturelle en Europe et dans le monde). Et ça pourrait évoluer encore, car du côté de l'Office national du thermalisme, on nous affirme que les intentions d'investissement ne manquent pas. Actuellement, trois dossiers sont en cours d'étude. D'ailleurs, la région du Kef, l'une des régions les plus riches en sources d'eau, vient de se doter d'une nouvelle unité d'eau de source. Située à proximité du site historique «la table de Jugurtha», à 1.000 mètres d'altitude, la source Aîn M'rada est la plus haute source du pays. Elle est la découverte de M. Mohamed Salah Ramzi, hommes d'affaires kéfois, qui cherchait au début du marbre dans cette zone connue pour être riche en ce matériau. «Lorsque j'ai découvert la source d'eau, je ne pensais pas qu'elle soit profitable parce que déjà j'ai fait plusieurs analyses d'autres sources similaires», a affirmé M. Ramzi. L'étude du projet a duré près de quatre ans pour connaître la qualité de l'eau de source. Il s'agit d'une étude hydrogéologique effectuée à l'Office national du thermalisme, à l'issue de laquelle une commission spéciale devrait conclure que les composantes de l'eau sont constantes. Le promoteur pourrait enfin avoir l'autorisation de démarrage de son projet. Ce qui est le cas de M. Ramzi qui nous affirme que la production a démarré depuis un mois, moyennant un investissement de 6 MDT. Travaillant à double équipe, l'usine produit 8.000 bouteilles par heure. Elle emploie 50 personnes dont 12 diplômés du supérieur, «qui sont tous originaires de la région», insiste M. Ramzi. Pour l'instant, l'eau de source «Dima» n'a pas encore reçu l'appellation d'eau minérale. «On a déjà commencé la procédure pour avoir l'autorisation. Mais cela prendra encore du temps pour identifier les effets thérapeutiques de l'eau», nous a indiqué M. Ramzi. En effet, c'est l'Institut de nutrition qui se charge de cette affaire pour identifier les bienfaits de l'eau sur les malades et les bébés. En attendant, M. Ramzi compte renforcer son staff par une troisième équipe à l'occasion de la saison estivale. L'eau «Dima» est déjà commercialisée sur le marché à petits lots. Le lancement officiel est prévu pour le 1er juin 2009.