Croissant sans cesse, au fil des efforts des pouvoirs publics et des opérateurs privés en ce sens, le gâteau des Investissements Directs Etrangers (IDE) n'est pas proportionnellement partagé entre la côte et l'intérieur du pays, les gouvernorats du nord et ceux du sud, les grandes agglomérations et les petites, etc. Les chiffres concernant la répartition des entreprises étrangères, publiés par la FIPA (Foreign Investment Promotion Agency ou Agence de Promotion des Investissements Extérieurs-, à l'occasion de la 11ème édition du Forum de Carthage pour l'investissement (Hammamet Sud, 24-25 juin 2009), indiquent que deux gouvernorats côtiers en l'occurrence Tunis et Nabeul- sont les champions de Tunisie en matière d'IDE. Le premier l'est par le volume des investissements reçus jusqu'à fin 2008, soit 5,120 milliards de dinars, représentant 42,3% du total. Ce qui fait de ce gouvernorat le leader incontesté de cette catégorie, puisque le second, Sousse, pointe très loin derrière (957,036 millions de dinars, 7,9%), suivi de Nabeul (857,667 MDT, 7,1%), Ben Arous (813,031 MDT, 6,7%), et Monastir (752,272 MDT, 6,2%). Zaghouan (134 entreprises étrangères, un stock d'IDE de 645 206 MDT, et 16 787 emplois) est en train de rattraper son retard sur ce groupe leader, grâce aux incitations mises en place en sa faveur par les pouvoirs publics. Le second champion, Nabeul, se distingue par le nombre d'entreprises étrangères -449 sur un total de 2908, soit 15,4% du total. Cette région du nord-est est talonnée de près par Monastir (401, 13,8%), Sousse (373, 12,8%), Tunis (343, 11,8%) et Ben Arous (290, 10%). Nabeul est également à la pointe en termes d'emplois créés par les IDE, avec 46.186 emplois et 15,4% du gâteau, et là encore en légère avance sur Monastir (42.321, 14,1%), Bizerte (37.623, 8%), Ben Arous (33.002), et Tunis (31.365, 10,5%). Ce qui veut dire qu'avec un stock d'IDE inférieur, donc des projets moins capitalistiques, les autres gouvernorats de ce peloton de tête créent plus d'emplois que Tunis, l'un des deux leaders. Les 2.908 entreprises étrangères comptabilisées dans le pays (dont 2.324 dans les industries manufacturières, 347 dans les services, 158 dans le tourisme, 79 dans l'agriculture et 58 dans l'énergie) ont produit, jusqu'à fin 2008, plus de 303 mille emplois. Avec 3,597 milliards de dinars en 2008 (contre 2,158 milliards en 2007), les IDE ont contribué à hauteur de 23,3% à la formation brute du capital fixe, et représenté 38% de l'investissement privé et 7% du PIB. Les 200 nouvelles entreprises étrangères entrées en production et les 140 extensions- ont généré 16 mille emplois nouveaux. Une brochette de grands projets ont été implantés en 2008 malgré, ou grâce, à la crise, comme tend à le penser M. Afif Chelbi, ministre de l'Industrie, de l'Energie et des PME- dans certaines régions de l'intérieur, dont Béja (Kromberg et Schubert, Allemagne), Siliana (Draxlmaier, Allemagne), Kairouan (le japonais Yura et le suisse Chama II), Jendouba (l'italien New Fashion et le japonais Sumitomo), et Gafsa (le japonais Yazaki). Pour l'heure, seul le gouvernorat de Tataouine ne comptabilise aucun investissement étranger...