«Sans remettre en cause l'opinion exprimée ci-dessus, nous attirons votre attention sur les informations suivantes données dans les notes aux états financiers : la note II. 2 aux états financiers qui soulignent l'existence d'une incertitude significative susceptible de jeter un doute important sur la capacité de la société à poursuivre son activité. Cette note indique que la société a accusé une perte nette de 18.571.385 DT pour l'exercice clos au 31 décembre 2008, portant les capitaux propres arrêtés à cette date à la somme négative de 66.094.186 DT, soit 72.405.922 DT en deçà de la moitié du capital social», ont indiqué les commissaires aux comptes dans leur rapport général à l'AGO de la STIP du 17 juillet 2009. Des charges financières en hausse La persistance du déficit témoigne d'un handicap majeur qu'on peut déceler à travers les charges financières nettes qui s'élèvent à 13,03 MDT contre 11,156 MDT en 2007, que M. Mohamed Hedi Dridi, président du conseil d'administration de la société, justifie par le retard accusé dans la mise en place du plan de restructuration. Quant au chiffre d'affaires, il a baissé de 10,7%, passant de 87,654 MDT en 2007 à 78,679 MDT en 2008. Les charges d'exploitation ont baissé pour atteindre 83,592 MDT contre 95,065 MDT en 2007. Le résultat d'exploitation est passé de 7,411 MDT en 2007 à 5,513 MDT en 2008. A noter que les charges du personnel ont baissé de 31,1%, soit 16,450 MDT en 2008 contre 23,826 MDT en 2007. Ceci est dû à la réalisation du plan d'assainissement social qui a touché, en 2007, 313 employés permanents, ainsi que le non renouvellement des contrats du personnel contractuel en 2006 (177 agents) et le départ de quatre agents à la retraite. Le management indique que la STIP a fait appel à 10 employés en SIVP et CEF «afin de combler un manque pressant de personnel». Un plan de restructuration Les résultats de la STIP ont connu une courbe décroissante depuis l'année 2001, qui est passé 8,903 MDT à 1,866 MDT en 2002, puis à -10,178 MDT en 2003 pour atteindre -32,269 MDT en 2006 et -18,571 MDT en 2008. Ce qui porte l'ensemble des pertes depuis 2001 à 115,648 MDT. D'un autre côté, le management a indiqué que la réalisation de la diminution du capital social (de 42,078 MDT en 2007 à 12,623 MDT en 2008) a fait passé les résultats reportés de -84,1 MDT à -72,6 MDT. M. Mohamed Hedi Dridi a affirmé que le plan de restructuration financière permettra à la STIP de rétablir l'accès à un financement adéquat pour assurer la reconstruction du stock optimum de matières premières permettant une exploitation régulière de l'outil de production. Il a indiqué que les banques sont désormais plus ouvertes «Pour l'exercice 2008, on nous a accordé 15 MDT. Mais avec les premiers mois 2009, ce montant s'est élevé à 27 MDT», a-t-il précisé. Les commissaires aux comptes ont précisé que «la société a déjà obtenu des accords de principe formels des banques pour adhérer au plan de restructuration et procéder au retraitement des engagements de la STIP. Elle est actuellement en négociation avec ces mêmes banques pour reconsidérer certaines de leurs positions». Privatisation de l'unité de Menzel Bourguiba Répondant à une question sur l'éventualité de vente d'une partie du patrimoine de la société, M. Dridi a souligné que ceci entre dans le cadre de la réduction de l'endettement de la société. Il s'agit aussi de la privatisation de l'usine de Menzel Bourguiba, considérée comme une première étape vers la privatisation de la STIP. «Cette opération permettra d'optimiser et de développer les activités de l'usine, surtout que les équipements sont devenus très vétustes. L'éventuel acquéreur s'engagera pour un plan de renouvellement et de développement de l'unité», a-t-il ajouté. Concernant l'activité de la société sur le marché à l'export, M. Dridi a précisé que le marché local et les marchés limitrophes (Maroc et Libye) sont ceux qui intéressent la STIP. «Nous avons abandonné le marché égyptien parce que le pouvoir d'achat est très bas et se déploie au profit des produits chinois qui présentent un coût très bas», a-t-il expliqué. Notons que la STIP a déjà une filiale au Maroc, la SMTP, dont les ventes ont diminué de 28,9% en 2008. Sur le marché local, le chiffre d'affaires a diminué de 8,9%. «On pense développer notre effort de promotion sur d'autres marchés mais il faut admettre qu'on manque encore de moyens pour cela», a-t-il répondu à un actionnaire. Les mauvais jours risquent, donc, de durer au sein de la STIP, même si le management mise sur un retour à l'équilibre à partir de 2010, grâce au plan de gestion pour la période 2009-2012. On estime que des bénéfices seront dégagés à partir de 2011. En attendant les beaux jours