Si l'histoire a cruellement montré l'échec d'un système communiste, aussi stérile en biens qu'en libertés, le capitalisme financier, délire euphorique de l'économie de marché, a creusé, avec sa dernière débandade à Wall Street et dans les autres bastions de l'ordre marchand international, ses gouffres et ses misères. La tendance libérale, consécutive à la déferlante néoconservatrice dans le monde anglo-saxon depuis les années 80 du siècle dernier, a imposé le retrait progressif de l'Etat des politiques économiques, favorisé les forces du marché et vedettisé le goût du neuf, la passion de la découverte et la réussite individuelle. Hélas ! Dans ce contexte, la banque a eu les yeux plus gros que le ventre. Et c'est la crise. La déconfiture des places fortes du libéralisme. Ce qui a revalorisé le rôle de l'Etat, voué aux gémonies depuis des décennies, mais appelé d'urgence maintenant, en pompiers volants, pour éteindre l'incendie financier, asperger les banques et distribuer des secours, des pansements, des charpies étatistes aux entreprises sinistrées. Spectacle inédit, les banquiers, autrefois sûrs d'eux et dominateurs, toute honte bue, viennent, maintenant, paniqués, avouer leurs fautes, ravaler leur morgue, leurs certitudes et solliciter l'aide de l'Etat ! «G2, G20, G8 Tous les anciens riches avec -innovation majeure- les nouveaux riches de la planète se saisissent ensemble des maux de l'économie ouverte afin de remettre sur les rails un capitalisme dévoyé par la finance mais susceptible de se repositionner grâce à la mise en place de nouvelles stratégies économiques redéfinissant les contours d'un Etat désormais partenaire, palpeur, au service de la consolidation de la bonne gouvernance, loin des anciennes formules protectionnistes, structurellement condamnées», nous dit M. Chékib Nouira, président de l'Institut Arabe des Chefs d'Entreprise, pour qui l'organisation des journées de l'entreprise 2009, les 11 et 12 décembre 2009, à Sousse, sous le thème de «l'Etat et l'Entreprise», sera une invitation à la réflexion sur la préparation de l'après-crise, l'importance de l'intervention conjoncturelle des pouvoirs publics en ce moment et l'urgence d'un rééquilibrage entre les différents pôles de l'économie-monde. Des panels, des débats et d'éventuelles feuilles de route Le premier panel sera consacré aux différents schémas relatifs aux pratiques commerciales, aux marchés des biens, des services, et à la concurrence internationale. Le deuxième mettra l'accent sur la libéralisation du travail en termes de flexibilité, de formation, de paix sociale, de réformes de structures économiques et de la disponibilité d'une main d'uvre compétente. Le troisième panel évoquera le champ d'intervention de prédilection de la puissance publique, encline généralement à la mise en place de politique nationale de veille économique, fondée sur la réglementation, la régulation et les mesures financières incitatives. Les deux autres panels traiteront des pratiques fiscales en cours, de leur équité, de la gouvernance d'entreprise et de la relation entre la qualité des services publics, le contrôle, les normes et la protection des droits. Bien entendu, affirme M. Chékib Nouira, les débats et les développements qui vont jalonner ces Journées de l'Entreprise 2009 seront, à n'en pas douter, dit-il, un éclairage de choix pour des opérateurs économiques, en quête d'expertise, de nouvelles stratégies d'investissement et de croissance pérenne.