Devant une assistance assez nombreuse, la présentation du prospectus d'introduction en Bourse de la Société Ciments de Bizerte (SCB) n'a pas manqué d'être élogieuse, lors de la communication financière dédiée à l'occasion. Cette entreprise publique, détenue à hauteur de 99,7% par l'Etat, a été créée en 1950. Son introduction en Bourse est effectivement la première en son genre pour les cimenteries publiques en Tunisie. Et si la société a procédé à cette opération, c'est avec l'objectif de développer et d'étendre sa capacité de production, actuellement de 840 mille tonnes à 1650 mille tonnes en 2013. Ceci lui permettra aussi de poursuivre son programme de modernisation industrielle II (PMN II), déjà entamé depuis 2008. Le prospectus d'introduction en Bourse des Ciments de Bizerte table sur un montant de 101,309 millions de dinars pour une offre à prix ferme de 8.809.460 actions nouvelles émises dans le cadre d'une augmentation de capital par appel public à l'épargne au prix de 11,500 dinars. L'opération portera sur l'ouverture du capital à hauteur de 20% après l'introduction en Bourse. La part de l'Etat passera, ainsi, à 79,81% avec 0,13% pour les autres actionnaires. Actuellement, la société pourvoit 14% de la production nationale et détient 11% de part du marché local. Pour l'ensemble du secteur, la production nationale était de 7,3 millions de tonnes en 2008 contre 4,1 millions de tonnes en 1998. Les exportations ont, ainsi, atteint 1,4 millions de tonnes. Pour M. Omar Nsairi, PDG de la SCB, la société a tous les atouts pour poursuivre son développement, surtout avec un gearing qui se situe à -7,02% en 2008. «Le secteur est très évolutif. Avec une part des exportations qui s'élève à 27%, nous comptons atteindre en 2013, une production de 1,65 millions de tonnes de clinker et 1,96 millions de tonnes de ciment. La progression serait plus rapide en 2012 grâce au nouveau four», indique-t-il. En 2008, le chiffre d'affaires de la société s'est établi à 90,5 MDT, soit une évolution de 25,5% par rapport à 2007, et qui devrait atteindre 206,850 MDT en 2013. A l'export, la progression est très notable, passant de 158.000 tonnes en 2005 à 372.000 tonnes en 2008. D'un autre côté, le taux de la marge brute a été de 45,5% en 2008, celui de la marge nette de 8,3%. Le résultat de l'exercice 2008 a baissé par rapport à 2007, soit 7,533 MDT contre 7,926 MDT, et se situera en 2009 à 4,706 MDT. Selon le business plan, on table sur 35,161 MDT en 2013. Sur le plan social, le business-plan prévoit une réduction du personnel qui devrait atteindre 200 en 2013. D'ailleurs, M. Nsairi se montre confiant pour l'avenir de la société en estimant qu'elle serait «l'une des plus rentables de la place». «Nous sommes une valeur sûre et ce grâce à la disponibilité des matières premières, soit des réserves qui peuvent durer jusqu'à 60 ans après l'extension. Il y a aussi l'emplacement idéal et l'expérience du personnel qui joue en notre faveur», ajoute M. Nsairi. Enfin, l'opération d'extension n'est pas la seule à préoccuper le management de la société. «Nous avons d'autres projets qui seront réalisés indépendamment de l'extension : la coke de pétrole qui devra remplacer le fuel et sera mis en exploitation à partir de 2010», explique le PDG de SCB. Pour lui, les prix devront augmenter de 7% en 2010-2011 pour s'établir à 3% à partir de 2012. De même, le prix à l'export devra augmenter de 3%, «et ce malgré la crise. On va sûrement exporter moins en 2009 ; mais on sera moins touché que les autres secteurs», précise M. Nsairi.