Si 23% des échanges commerciaux de la Tunisie se font avec la France, c'est parce que le pays de Voltaire, notre premier bailleur de fonds au niveau bilatéral (120 millions d'euros par an en moyenne depuis 2000), est à l'origine de plus du tiers des emplois générés par les investissements directs étrangers (108.000 postes de travail), de la présence sur le sol national, bon an mal an, de plus de 1,4 million de touristes, de l'implantation de 1212 entreprises à participation française dont le rythme de création s'est accéléré au fil des années, passant d'une moyenne de 30 par an durant la période 1988-1994 à 70 de 1995 à la fin 2008. D'ailleurs, le projet de création d'un «Parc Aéronautique» dans la zone industrielle de Mghira (la banlieue sud de Tunis), annoncé lors de la visite d'Etat du président Sarkozy en Tunisie, arrivé aujourd'hui à un stade avancé de préparation, témoigne de la compétitivité du tissu entrepreneurial local, de la présence en force des IDE français dans le pays, de la mutualisation des intérêts avec le passage à un nouveau palier d'activités, consacrant le transfert du know how et du réseautage des deux rives de la Méditerranée dans les secteurs de pointe, à haute valeur ajoutée. Au fait, affirme une source au ministère du Commerce et de l'Artisanat, l'engagement d'Aerolia, filiale d'Airbus, et de ses sous-traitants en Tunisie, en termes de volume d'investissement, de création d'emplois, récompense l'environnement des affaires dans le pays, à qui, le dernier rapport de Doing Business a rendu hommage, en dépit d'une conjoncture mondiale défavorable, et malgré quelques faiblesses. Un potentiel de croissance, en dépit de la crise Au moment où les principaux centres marchands de la planète s'attendent, selon les prévisions de plusieurs instances internationales, à une croissance économique de l'ordre de 0,5% en 2009 et de 3,3% pour les pays émergents, les pouvoirs publics tunisiens tablent sur un accroissement du PIB à hauteur de 4,5% en 2009 grâce au dynamisme du secteur des services (6% de croissance), au redéploiement réussi des industries manufacturières (2% de croissance), soit un taux satisfaisant vu le tassement de la demande internationale et à la forte diversification de l'ensemble de l'économie nationale. Afin de rassurer les opérateurs français, tentés par la plateforme Tunisie, en ces temps de réorganisation structurelle de la galaxie finance, le schéma de développement du pays prévoit, pour l'année 2009, une augmentation des investissements privés de l'ordre de 4,2% en termes constants, déclare-t-on au ministère du Commerce et de l'Artisanat, et de 7,7% en termes courants. Il s'agit de données plausibles en raison de la dynamique des échanges internes dans le pays et également de la contribution prévisible des IDE, censés atteindre, à la fin de l'année 2009, 2 milliards de DT. Finalement, la relation tuniso-française, creuset de projets stratégiques communs, d'échanges scientifiques et de partage de compétences, a mis au placard le cliché, qui ferait de la rive sud de la Méditerranée uniquement une terre d'asile pour des entreprises occidentales, à la recherche des coûts de main-d'uvre bon marché dans des secteurs à faible valeur ajoutée. L'heure est à la complémentarité tuniso-française A cet égard, affirme le service économique de l'ambassade de France à Tunis, les partenariats entre les pôles de compétitivité français et tunisiens -technopôle textile de Monastir/pôle UP-TEX, technopôle agroalimentaire de Bizerte/pôle français «AGROPARC», technopôles d'El Ghazala, de Sfax, de Sousse/pôle «Solutions Communicantes» de la région PACA- balisent le terrain au maillage total et à la complémentarité des activités industrielles relatives à l'agroalimentaire, l'aéronautique, le textile, les TIC et les énergies renouvelables. De même, dans les secteurs éco-industriels et énergétiques, les deux pays envisagent de tirer profit des atouts historiques et naturels de leur environnement méditerranéen pour être pionniers sur des activités à fort potentiel de croissance, porteuses d'avenir, de technologies et d'emplois. Les autoroutes de la mer, la dépollution de la Méditerranée, les énergies de substitution et le plan solaire de la Mare Nostrum sont autant d'occasions, nous a tant de fois répété Monsieur Serges Degallaix, Ambassadeur de France en Tunisie, dans ses différentes interventions publiques lors de certains colloques (rappelé entretemps au Quai d'Orsay), pour les deux pays, de construire au quotidien de nouveaux liens d'amitié, d'étoffer la coopération économique et de hisser l'Euro-Méditerranée au meilleur niveau de la compétitivité internationale, à l'image des volontés fusionnelles, à l'uvre le long de la façade pacifique.