Selon un récent rapport d'Oxford Business Group (OBG), la Tunisie est désormais mieux connectée en termes de réseau électrique. L'institution explique que deux projets récemment annoncés devraient améliorer le réseau de transmission d'électricité tunisien tout en améliorant l'intégration des réseaux énergétiques européens et maghrébins. Il s'agit pour le premier d'une restructuration du réseau national d'énergie qui a bénéficié d'un prêt accordé par la Banque africaine de développement de 45,6 millions d'euros. La restructuration consistera à améliorer les réseaux de basse et moyenne tensions gérés par la STEG. Ce qui servira également à accroître la quantité d'énergie vendue et le chiffre d'affaires de la société. Selon la BAD, la demande actuelle, qui croît de 5% par an, «a engendré une saturation du réseau existant, dans la mesure où certaines centrales et installations électriques ne sont plus adaptées aux contraintes actuelles d'exploitation des réseaux», rapporte Oxford Business Group. Ce qui fait que les chutes de tension sont supérieures à 20%, loin derrière les 7% prévus par la STEG dans son cahier de charges pour les réseaux moyenne tension et les 10% pour les réseaux basse tension. Le deuxième projet, c'est l'interconnexion électrique avec l'Italie, d'un coût de 2,09 milliards d'euros. Un câble sous-marin de courant continu à haute tension d'une puissance de 1.000 MW et d'une longueur de 200 km reliera la Tunisie et l'Italie. Une centrale électrique de 1.200 MW sera installée, fournissant 400 MW d'énergie à la Tunisie, lui permettant de se connecter à l'Europe occidentale. OBG indique que ce projet s'inscrit dans une stratégie euroméditerranéenne plus vaste, celle d'intégrer les réseaux d'électricité et d'énergie européens à ceux des pays du Maghreb riches en pétrole et en gaz. On prévoit, ainsi, la réalisation du projet gazoduc Galsi qui permettra d'augmenter les capacités du gazoduc existant Transmed, reliant l'Algérie à l'Italie. On estime la capacité annuelle de transport du gaz entre l'Algérie et l'Europe à 62 milliards de mètres cubes, dans les cinq prochaines années. Ainsi, OBG souligne qu'un autre projet récemment lancé alimentera encore la coopération entre le Vieux Continent et les pays du Maghreb. Il s'agit du projet Desertec, lancé par les réassureurs allemands de Munich Re et qui consiste à utiliser les centrales solaires à concentration du Sahara pour alimenter l'Europe en énergie. D'une valeur de 400 milliards d'euros, le projet a été soumis par le Club de Rome sous forme de Livre blanc et il est parrainé par le prince jordanien Hassan Bin Tallal. OBG indique que l'électricité ainsi créée serait ensuite acheminée vers le Vieux Continent à travers des câbles sous-marins similaires à celui entre la Tunisie et l'Italie.