Ces temps-ci, quand j'appelle mon patron, il est en réunion en permanence, et je sais que lorsqu'il se réunit même avec lui-même, c'est qu'il n'est pas content. Tout d'abord, il ne doit pas être très content de ce que je radote car j'ai toujours le même dilemme quand je parle des sujets qui fâchent, et il se fâche; et quand je lui sers de la soupe pour me garantir ma faible pitance mensuelle, il se fâche encore plus. J'avoue que je ne sais plus où me mettre entre le marteau et l'enclume, sans compter les anasthastasies, celle qui sommeille en nous, celle de la rédaction et celle des autres. Pour comparer avec une spécialité culinaire, c'est comme si on passait d'un bon casse-croute bien assaisonné à un Mac Do insipide, inodore et sans saveur... Malgré tout, ces mac do qui s'entassent comme des invendus dans un kiosque, depuis le début du 20ème siècle, la presse est devenue un pouvoir à part entière, le quatrième dit-on. Elle fait et défait même les hommes et les réputations et les systèmes. Regardez le cas typique de l'Irak où une invention paperassière a démoli un pays; et actuellement le nouveau vecteur de transmission de l'information fait qu'elle se déplace à la vitesse de la lumière et que parfois elle aveugle. Et comme beaucoup de gens, je zappe sur les actualités sur le net et toutes des 10 mn il y a du neuf, il y a des moments où on se demande si parfois ne rien savoir ne serait pas plus bénéfique mais s'il n'y a pas de net, ni d'information, mon patron se fâchera encore plus, lui dont le confort matériel vient de l'immatériel !