Rationalisée et mieux organisée en particulier depuis l'actualisation en 1996 de la carte de risques d'inondations élaborée en 1986, la stratégie de protection (qui a déjà bénéficié à 150 villes avec un budget supérieur à 220 millions de dinars) va s'accélérer en 2010. En effet, le budget de l'Etat au titre de la nouvelle année prévoit l'investissement de 175 millions de dinars afin de bétonner 48 villes contre les inondations. Le gros de l'enveloppe -98 millions de dinars- profitera à Tunis-Ouest, de nouveau victime en avril 2009 d'inondations ayant occasionné des dégâts considérables. Cette partie de la capitale ayant été décrétée zone prioritaire en matière de protection contre les inondations, une étude lui a été consacrée qui a débouché sur l'élaboration d'un projet de 140 millions de dinars, financé partiellement par la banque japonaise JBIC. C'est ce projet qui va commencer à être réalisé début 2010 et se traduira par la réalisation d'un canal pour aspirer la Sebkha d'Essijoumi en la reliant à Oued Meliane sur une longueur de 6 km, l'extension et l'aménagement de l'Oued Guériana au niveau de la cité Ezzouhour sur une longueur de 3 km et Khaznadar jusqu'aux confins d'Ibn Sina à Ksar Essaïd sur une longueur de 3 km, et la mise en place d'un canal périphérique longeant le boulevard 7 Novembre à partir de l'échangeur de Ksar Essaïd pour ces deux Oueds de Khaznadar et Gueriana à la Sebkha d'Essijoumi sur une longueur de 3 km. Un chantier encore plus vaste se prépare déjà, celui qui devrait assurer la «protection rapprochée» aux zones nord et est du Grand Tunis. Un appel d'offres est en cours en vue de réaliser une étude concernant quatre gouvernorats (Tunis, Ariana, Ben Arous et La Mannouba). Financée par un don de la Banque africaine de développement), cette étude doit aboutir «au dimensionnement des ouvrages de protection de ces zones contre les inondations et d'assainissement des eaux pluviales engendrées par les crues exceptionnelles», «à l'élaboration des dossiers de consultation pour l'exécution de ces travaux» et «à l'estimation des coûts liés à la réalisation des ouvrages». Pour ce faire, le consultant qui sera sélectionné devra «diagnostiquer la situation actuelle dans tous les bassins versants de la zone et sur toute leur superficie avec des enquêtes techniques et sociales appropriées; évaluer le système d'alerte de crues du ministère de l'Agriculture et des Ressources hydrauliques (MARH); ainsi que les études déjà réalisées; vérifier et actualiser les données de base; procéder à une modélisation mathématique des bassins versants de la zone afin de faire des simulations des variantes et de leurs effets sur différentes hauteurs d'eau tombées; reconstituer les épisodes de crue en se basant sur les imageries satellitaires afin d'aboutir à une modélisation en 3D des effets des crues et des aménagements envisagés, évaluer les aménagements retenus dans les études antérieures et propositions de leur amélioration ou leur extension, et, enfin, procéder à l'analyse économique de la variante retenue». Une fois l'étude achevée, un séminaire sera organisé auquel seront invités les bailleurs de fonds en vue de mobiliser les ressources nécessaires à l'exécution du projet.