L'agence de rating Capital Intelligence (CI) spécialisée dans la notation des marchés émergents vient de confirmer la notation BBB pour les engagements long terme en devises étrangères, A3 pour les engagements court terme et A2 pour les engagements en monnaie locale avec des perspectives stables pour la Tunisie. La notation BBB obtenue par la Tunisie lui permet le grade investissement avec «une bonne qualité du crédit» une solvabilité et un respect des échéances quant à ses emprunts obligatoires. Cette notation est obtenue grâce à plusieurs performances économiques et financière dont la bonne gestion de l'économie, la croissance solide du PIB et l'amélioration des réserves de changes ainsi qu'une très bonne liquidité internationale. L'agence de rating précise à ce sujet que l'économie Tunisienne a connu une nette reprise, après les chocs, local et international, des années 2001 et 2002 et a indiqué que la croissance du PIB devrait atteindre 6% en 2004 et que le déficit budgétaire a été maintenu sous contrôle et ne devrait pas dépasser les 3,1% du PIB pour la même année 2004. L'agence estime que la décision du gouvernement d'introduire plus de flexibilité sur les taux de change a aidé la compétitivité. La CI attire toutefois l'attention sur les pressions que vont probablement introduire l'accord de libre-échange et le démantèlement des AMF sur cette compétitivité, ce qui, de son avis, « pourrait rendre certaines réformes structurelles nécessaires pour contrecarrer ces développements » dit-il sans les préciser. Et l'agence d'indiquer ensuite que « avec une balance de paiements en surplus depuis 2001, les réserves en devises ont augmenté pour atteindre des niveaux capables d'en faire un tampon capable d'absorber les chocs extérieurs ». A la fin 2003, selon la même source, les réserves en devises couvraient 85% de la dette extérieure qui devrait diminuer en 2004 et il est attendu que ces réserves couvrent 100% des paiements en 2005 et 2006. L'agence de notation internationale indique cependant que « les réserves sont probablement plus importantes, du fait que près du tiers des débits exigibles chaque année, le sont sous forme de dépôts de banques non résidentes et tendent à être renouvelés chaque année». C'est donc tout cet ensemble de bons ratios économiques, qui expliquent la notation largement positive de la Tunisie. L'agence de rating observe cependant que la notation souveraine de la Tunisie reste contrainte par «une flexibilité fiscale limitée et un niveau assez important d'endettement du secteur public». Dans l'analyse, de ces contraintes, l'agence de notation indique qu'«alors que la pression fiscale devrait rester gérable dans le futur prévisible, les rigidités budgétaires et le relatif haut niveau de l'endettement, laissent à penser que la capacité des finances publiques à absorber les chocs économiques est quelque peu limitée ». Les points faibles restent donc, selon Capital Intelligence, les engagements de la Tunisie jugés «significatifs et qui incluent les garanties pour la dette publique extérieure des entreprises publiques » et qu'elle évalue à presque 10% du PIB, « les crédits accrochés et non provisionnés des banques publiques » et qu'elle évalue à quelques 6% du PIB et «l'état des deux caisses de sécurité sociales ».
Analysant ces dernières constatations, l'agence de notation ajoute que «la dette extérieure du secteur public, prévue à 51% du PIB à la fin 2004, est la plus haute dette notée BBB par CI » et de préciser ensuite que, « comme un peu plus du cinquième de cette dette est concessionnel, le service de la dette reste modéré, autour de 14% des recettes courantes ».