Formapro, le cabinet de formation créé en partenariat avec Magasin Général, se propose d'aider les compagnies d'assurance à combler certaines lacunes dans des fonctions essentielles, comme l'actuariat et l'agence générale. Comment dire à un patient, sans le démoraliser ou l'offusquer, qu'il doit soigner une pathologie ? C'est à ce difficile exercice que se livre actuellement Moez Joudi, directeur général de Formapro. Après la grande distribution, l'industrie et les NTIC, cet universitaire entré dans le monde de la formation, en partenariat avec la chaîne Magasin Général, a en effet entrepris d'approcher les compagnies d'assurance tunisiennes pour leur vendre un plan de développement de leur capital le plus précieux : les ressources humaines. Moez Joudi, accompagné de MM. Olivier de Lagarde, dga de l'ENASS et vice-président du groupe Prévoir, et Duc Cominh, secrétaire général du DIAF (Diffusion Internationale de l'Actuariat Français), avait eu, fin 2009, des entretiens avec des dirigeants de compagnies d'assurances tunisiennes. Ces entretiens entraient dans le cadre d'une enquête ayant démontré que les indéniables forces de ce secteur ou de certains de ses acteurs- sont contrebalancées par d'évidentes faiblesses auxquelles il faut remédier. «Le secteur des assurances est en train de progresser. Mais il lui faut faire des efforts en matière de formation des compétences pour détenir toutes les clefs du succès», observe avec diplomatie le directeur général de Formapro (un cabinet de formation montée en partenariat avec Magasin Général, Abdelwaheb Ben Ayed, Aymen Belakhdhar et Eric Richet), devant un parterre de cadres et dirigeants d'assurances, réunis le 27 mai 2010 pour une première action de sensibilisation. D'après l'enquête de Formapro, les priorités les plus urgentes pour les assureurs en matière de formation se situent dans les métiers de l'actuariat et des agents généraux. Les assurances tunisiennes n'ont pas d'actuaires et dépendent d'experts externes dans ce domaine. Formapro n'envisage pas pour l'instant le lancement de formations proprement dites d'actuaires car, explique Moez Joudi, cela requiert un dispositif plus lourd que celui dont la mise en place est en cours. En fait, ce cabinet se propose pour l'instant d'initier des cadres de compagnies d'assurances aux ABC de l'actuariat pour les aider à en «maîtriser les enjeux» et à être «les interlocuteurs d'actuaires externes». Les agents généraux d'assurance sont, eux, légion sur le marché tunisien. Considérés comme «la vitrine des compagnies d'assurance», ils sont supposés être «l'interlocuteur et le conseiller des clients», note Moez Joudi. Or, ils ne sont très souvent que «des boîtes aux lettres» puisqu'ils se contentent de recueillir les demandes des clients et de les transmettre aux compagnies d'assurances. D'où la nécessité de leur faire suivre des sessions de formation qui les familiarisent avec leur vraie mission. Pour saisir les opportunités qu'offre le marché tunisien à un cabinet comme Formapro, Moez Joudi a conclu un partenariat «d'excellence» avec l'ENASS, la grande école de l'assurance en France, et l'IFASS (Institut Français d'Action sur le Stress), lancé par des banques et des assurances françaises. Formapro et ses deux partenaires n'ont pas l'intention de faire du copier/coller, c'est-à-dire de proposer aux compagnies d'assurances tunisiennes des modules de formation dispensés en France. «Ce sera des formations adaptées aux attentes de ces entreprises et au niveau professionnel de leurs cadres».