En cette fin d'année 2010, les experts en démographie viennent de peaufiner leurs estimations qui résonnent tel un ultimatum: notre planète Terre, aujourd'hui peuplée de 6,8 milliards d'habitants, atteindra vraisemblablement les 9,4 milliards d'âmes à l'horizon 2050. Pourtant, ces mêmes experts établissent, d'abord, la liste des 20 pays qui connaîtront plutôt une baisse non négligeable du nombre de leurs habitants. En tête de liste, le Japon qui passera de 127,4 à 95,2 millions. Principal responsable de cette baisse (pour tous les pays, en fait): le taux de fécondité qui est de 1,2 enfant par femme. Suivra la Russie qui passera de 142 à 127 millions d'habitants (1,4 enfant par femme). L'Allemagne, elle, perdra une bonne dizaine de millions qui passera de 81,6 à 71,5 (1,3 enfant par femme). La Corée du Sud perdra 13% de sa population: de 49 millions actuellement, elle passera à 42,3 (1,2 enfant par femme). Cuba également qui verra une baisse de 13% de sa population et comptera 9,7 millions en 2050 contre 11,2 en 2010. La liste est assez longue. Sauf que cela n'est pas valable pour tous les pays du monde on s'en doute. La France, par exemple, connaîtra une bien bonne augmentation du nombre de ses habitants et passera de 63 à 70 millions d'habitants (elle compte 12,8 naissances sur 1.000 habitants). On peut deviner un peu l'explication des experts: «La vitalité française est due à l'immigration qui continuera à augmenter d'ici 2050». Pour récapituler, voici les pays qui reculeront en nombre d'habitants de 15 à 6 millions: respectivement le Japon, la Russie, l'Ukraine, l'Allemagne et la Corée du Sud; ceux qui connaîtront une plus ou moins forte augmentation sont: le Niger, le Burkina Faso, la Zambie, le Timor et l'Ouganda. Commentaire des experts: «Les pays du Sud et en développement connaîtront un boom démographique, mais la richesse ne suivra pas. Le taux de fécondité dans ces pays passera de 2,7 enfants par femme à tout juste 2,05 enfants/femme en 2050». L'ultimatum, en ce qui concerne les pays du Sud, risque de passer inaperçu: « mais la richesse ne suivra pas»! Par conséquent, voici le terrible tableau qui guette ces pays : chômage, pauvreté -probablement famine-, manque d'eau, épidémies, possibles conflits frontaliers, et, inévitablement, émigrations clandestines par milliers. Le spectre d'un monde encore plus noir qu'il ne l'est déjà est fort menaçant. On peut dire que la France est en train de tirer son épingle du jeu en continuant à recruter'' sur son sol. Mais tandis que l'Allemagne (ce n'est qu'un exemple) respirera à pleins poumons avec moins de 10 millions d'habitants, certains pays d'Afrique vont exploser dans tous les sens du terme. Que faire? Imposer de force la politique du planning familial? Voire En tout cas, le résultat n'en sera pas moins noir, quoi qu'on fasse. A l'évidence, le fossé séparant, en 2050, le monde dit développé de celui en développement sera encore plus large. Or, l'explosion d'un monde qui croupit dans la misère la plus noire finira par rejaillir, par s'exporter vers l'autre de quelque manière que ce soit, et pas seulement par voie d'émigration clandestine. C'est pour dire que le monde de demain l'Europe, surtout devra faire preuve de plus d'humanisme en ouvrant plus de voies à l'immigration. D'ailleurs, les experts cités plus haut n'ont pas manqué de le souligner: la baisse nette de la natalité précipitera le vieillissement de la population. Il sera donc dans l'intérêt de certains pays d'Europe d'agir avec plus de souplesse et d'hospitalité. Ce n'est pas une mince affaire: 2050, c'est demain. Il est certain que nous autres, les plus de 45 ans, ne serons pas là. Mais ce seront les enfants de l'Afrique qui vont connaître bien des tragédies. Car, sans limitation immédiate de la natalité un peu partout, sans une politique européenne plus humaine et sage, sans développement durable, et surtout sans sensibilisation inlassable, notre planète Terre déjà bien malade de nous ne va vraiment pas souffrir ces 9 milliards d'individus.