• Une démarche abstraite à travers la figuration. Le festival de Maharès propose cette année toute une panoplie d'œuvres plastiques utilisant diverses techniques d'une grande ingéniosité dans la conception et l'exécution. Parmi les œuvres qui méritent le détour par leur caractère novateur, celles de l'artiste professionnel Dov Melloul (France) chez qui l'espace est animé par des mouvements de torsion qui aboutissent à l'exaltation des corps en transe rythmique. Dov, qui était danseur, tente de fixer l'insaisissable, l'ineffable dans les gestes de la danse. C'est un travail pictural qui crée la profondeur et l'anime selon le principe tridimensionnel dans un espace apparemment plat. Cette profondeur s'est intensifiée par le mouvement de torsion que subissent les couleurs, toujours suggestives et diluées dans la gestualité. Pour le peintre, «il s'agit d'une rencontre entre la danse et la peinture, une sorte de réminiscence du travail du corps évoquant l'œuvre de l'artiste Velikovitch, peintre des années 70, qui a réalisé l'œuvre très expressive de «l'homme marchant» dont la référence essentielle se situe au niveau de la peinture moderne et contemporaine». En revisitant l'œuvre, on constate le jeu important des couleurs en mouvement qu'élaborent les formes et les silhouettes des personnages dansants. La figuration des corps en mouvement met en fait toute une démarche abstraite dans la composition, dans les couleurs et dans l'evanescence des formes. Cette œuvre donne à voir et institue une nouvelle consistance esthétique, annonciatrice de nouveaux itinéraires artistiques à explorer dans les prochaines éditions du festival.