Les députés du bloc du Parti destourien libre (PDL) présidé par Abir Moussi ont annoncé, dans la soirée de vendredi 10 juillet 2020, leur entrée en sit-in ouvert, appelant à retirer la confiance au président du Parlement, Rached Ghannouchi. Ce sit-in – observé dans le noir, sans électricité et sans climatisation en pleine saison estivale – vient en réaction aux évènements qui ont chamboulé la plénière du vendredi après que le député d'Al Karama, Seif Eddine Makhlouf a laissé entrer de force un membre fondateur de son parti L'incident a provoqué l'ire de certains députés dont Abir Moussi (PDL). Un échange assez tendu a, d'ailleurs éclaté, entre la présidente du PDL et le président du bloc Al Karama, Seif Eddine Makhlouf. Expliquant les motifs de ce sit-in ouvert dans l'enceinte du Parlement, dans une vidéo publiée sur la page Facebook du PDL, Abir Moussi a évoqué une atteinte à la sécurité des députés de la part de la présidence de l'ARP ayant autorisé l'accès à l'hémicycle à un individu à l'identité méconnue. Elle a rappelé, également, qu'elle avait été agressée verbalement par les députés d'AL Karama et qu'elle était, toujours, menacée de mort. Le membre fondateur d'Al Karama a été interdit d'accès à l'ARP par la garde présidentielle, car fiché « S17 ». La procédure S17 a été mise en place en 2013, dans le cadre de la stratégie nationale de lutte contre le terrorisme afin d'empêcher des individus soupçonnés d'être affiliés à des groupes djihadistes de rejoindre des groupes armés à l'étranger – le groupe armé Etat islamique (EI) en Syrie, entre autres – et à contrôler les déplacements des personnes revenues de zones de conflit.