Le vendredi 10 juillet 2020, l'Assemblée des représentants du peuple était supposée examiner le rapport sur le blocage des projets de développement régional. Le député d'Al Karama, Seif Eddine Makhlouf en a décidé autrement. Son invité interdit d'accès à l'hémicycle par la garde présidentielle, le député est entré dans un état second. A coup de menaces et d'insultes, il a fait entrer le dénommé Hafedh Barhoumi puis s'est lancé dans un discours frénétique dénonçant l'injustice qu'on aurait exercé à l'encontre de son invité, membre fondateur d'Al Karama.
Dans une vidéo publiée sur la page Facebook du Parti destourien libre (PDL) pour annoncer un sit-in ouvert de ses députés à l'ARP, Abir Moussi a retracé le déroulement des évènements en détails. « Alors que j'étais dans mon bureau en train de préparer mon intervention avant le début de la plénière, le député Salem Labiadh du mouvement Echaâb est venu dénoncer un harcèlement contre la garde présidentielle. Et en voulant me renseigner sur ce qu'il s'est passé auprès de la garde présidentielle, j'ai appris que l'invité de Seif Eddine Makhlou avait réussi à accéder au Parlement. La plénière a été ensuite levée et les présidents des blocs parlementaires convoqués. Une fois réunis, Rached Ghannouchi a indiqué qu'il avait invité deux responsables de la garde présidentielle afin de clarifier la situation. Ces derniers ont affirmé que de par les appels à la vigilance, ils avaient du renforcer les mesures sécuritaires et c'est là que nous avons appris que l'individu était fiché ‘S17' et que des négociations avaient été engagées par, Habib Khedher, le chef du cabinet du président du Parlement, pour laisser entrer l'invité d'Al Karama. En demandant des explications à ce sujet, Seif Eddine Makhlouf a piqué une crise de nerfs. Des députés l'ont alors fait sortir puis tout le monde a fini par quitter les lieux ». Les députés du PDl sont, eux, restés sur place. Ils observent actuellement un sit-in ouvert au Parlement.