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Nouveau gouvernement, nouveau casting !
Publié dans Business News le 17 - 07 - 2020

Le chef du gouvernement fraîchement nommé, Elyes Fakhfakh, a présenté mercredi dernier sa démission au président de la République, Kaïs Saïed. Cette démission, ou plutôt ce départ prématuré, n'est en réalité une surprise pour personne. Précipité par une affaire de conflit d'intérêts qui a juste fini de l'achever, Elyes Fakhfakh n'a pas entamé son mandat sous les meilleurs auspices. Parachuté par le chef de l'Etat après l'échec du candidat d'Ennahdha à récolter les voix nécessaires au lendemain des élections, Fakhfakh, que rien ne présageait à ce poste, devait composer avec une scène politique des plus compliquées. Refusant de céder aux lois du parti islamiste, il s'est tiré une balle dans le pied et au moment même où il obtenait une confiance très fragile au Parlement, personne ne donnait cher de sa peau. Les noms de ses successeurs éventuels circulaient déjà bien avant qu'arrive le scandale...

Elyes Fakhfakh n'était en rien le candidat du « consensus ». Son gouvernement « patchwork », où les tensions étaient plus vives que la solidarité, en atteste. A sa nomination, les tractations sont allées bon train et sans conviction aucune, Ennahdha premier parti vainqueur aux législatives, a entamé un marathon de pourparlers dont l'objectif principal était d'inclure Qalb Tounes, parti de Nabil Karoui tout juste sorti de prison, dans la composition gouvernementale. Celui qu'on qualifiait quelques semaines auparavant de « corrompu » est soudain devenu l'allié indispensable. Ces négociations ont été d'autant plus difficiles que le nom choisi par Kaïs Saïed ne figurait que sur la liste de Tahya Tounes. Un élément très important qui explique, pour beaucoup d'observateurs, l'échec d'une telle manœuvre.

Aujourd'hui, en ayant démissionné, après avoir ouvertement déclaré les hostilités contre Ennahdha , Elyes Fakhfakh coupe l'herbe sous les pieds du mouvement qui voulait à tout prix l'obliger à passer devant le Parlement pour lui infliger l'humiliation d'un retrait de confiance. Ainsi, il redonne la main au chef de l'Etat qui devra une seconde fois nommer un chef du gouvernement « personne apte à former le nouveau gouvernement » qui idéalement devra durer plus que quelques petits mois.
Nous nous retrouvons donc dans la même configuration de l'après Habib Jamli, premier candidat au poste, proposé par le parti islamiste et rejeté par les autres partis lors du vote de confiance. C'était, rappelons-le, le 10 janvier 2020. Le 27 février, soit plus d'un mois plus tard, Elyes Fakhfakh obtenait la confiance de l'ARP en récoltant 129 voix.

Selon les dispositions de l'article 89 de la constitution, qui s'applique dans le présent cas de figure, Kaïs Saïed doit engager, dans un délai de dix jours, des consultations avec les partis, les coalitions et les groupes parlementaires, en vue de charger la personnalité la mieux à même de parvenir à former un gouvernement, dans un délai maximum d'un mois.
Si dans les quatre mois suivant la première désignation, les membres de l'Assemblée des représentants du peuple n'ont pas accordé la confiance au Gouvernement, le président de la République peut dissoudre l'Assemblée des représentants du peuple et convoquer de nouvelles élections législatives dans un délai de quarante-cinq jours au plus tôt et de quatre-vingt-dix jours au plus tard.

C'est donc sur les chapeaux de roue que sont amorcées ces consultations. Kaïs Saïed a d'ailleurs adressé aujourd'hui même des correspondances aux présidents des partis, les coalitions et les blocs parlementaires afin qu'ils lui présentent des propositions quant aux candidats à la présidence du gouvernement. La date butoir du jeudi 23 juillet a été fixée pour l'acceptation de leurs propositions.
C'est ainsi que va commencer le deuxième round de la bataille d'influence et de la course au lobbying. Si les acteurs principaux en sont les mêmes, le casting devra se faire différemment cette fois, car avec ce premier « échec » Kaïs Saïed a bien compris qu'un candidat sorti de sa poche ne pourra pas faire l'affaire.

Entre lobbying et spéculations donc, le nom du prochain chef du gouvernement est aujourd'hui au cœur de toutes les discussions. Dans les dix jours qui viennent, le nom de la personnalité « la plus apte » à former un gouvernement sera divulgué et elle sera soumise au vote. Plusieurs rumeurs ont déjà commencé à faire leur chemin, particulièrement sur les réseaux sociaux.
Ainsi, plusieurs publications demandent la nomination de l'ancien ministre de l'Intérieur, Lotfi Brahem, au poste de chef du gouvernement. Plusieurs profils en font l'éloge et trouvent qu'il a les qualités nécessaires pour devenir le prochain locataire de la Kasbah.
D'autres rumeurs évoquent le nom du ministre des Affaires sociales, Habib Kchaou qui serait notamment le favori du frère de Kaïs Saïed, Naoufel. Il bénéficierait également de l'appui de certains élus et il est compté comme proche d'Ennahdha, même s'il se présente comme indépendant.
Pour d'autres intervenants de la scène politique, il serait temps de nommer une femme au poste de chef du gouvernement. Un nom revient souvent, celui de Lobna Jeribi, ministre des Grands Projets. L'autre nom qui revient systématiquement quand on évoque une femme à un haut poste de responsabilité, celui de Wided Bouchamoui. Mais il est à noter qu'elle a refusé ce poste auparavant dans des conditions qui étaient largement meilleures que celles actuelles. Il est également question de Nadya Akecha, actuelle cheffe de cabinet du président de la République et sa femme de confiance.

Le mercato des candidats potentiels est désormais officiellement ouvert et d'autres noms viendront sûrement s'ajouter à cette liste. Contenter Ennahdha, avec qui il faudra traiter sérieusement cette fois, sera sans doute l'exercice le plus difficile qu'aura à affronter le président, au vu de ses différends qui l'opposent à Rached Ghannouchi et sa position implacable envers les personnalités sur lesquelles planent des soupçons de corruption. Selon des sources bien informées de l'entourage de Kaïs Saïed, trois options se présentent au Président. Celle de nommer un homme politique qui composera un gouvernement politique, cela reste toutefois difficile au vu des tensions qui règnent sur la scène politique et de la proximité en termes de poids des différents partis qui composent le Parlement.
La seconde option va dans le sens du choix d'une figure économique à qui il sera recommandé d'associer des ministres technocrates spécialisés dans certains domaines, notamment économiques, avec des figures politiques de poids afin que le gouvernement soit un mélange entre compétence politique et savoir technique. Des sources proches du Président confirment qu'il envisage sérieusement une personnalité qui allie l'indépendance, la compétence et la capacité à imposer une discipline sur la scène politique et à restaurer le prestige de l'Etat et le respect de la loi.
La troisième possibilité est de nommer une personnalité indépendante pour former un gouvernement de technocrates qui permettra de trouver des solutions à la crise économique que traverse le pays. Là encore, ce choix pourrait être incohérent, dans la mesure où ce gouvernement n'aura aucune assise politique pour le soutenir en plus d'impliquer directement le président dans sa réussite ou son échec.

Au final, les trois possibilités évoquées aboutiront au même résultat en l'absence d'une assise politique solide et homogène capable de protéger le gouvernement, de défendre ses orientations et d'assurer sa continuité. Cela nécessite donc de penser à cette base avant de penser au gouvernement lui-même car il ne faudra pas espérer un résultat différent si on emprunte la même démarche…


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