Justice : une caution d'un milliard de dinars exigée pour la libération de Marouane Mabrouk    Justice administrative arabe : La Tunisie prend la tête de l'Union pour 2026-2027 !    Ligue 1 : Réunion clé pour réformer l'arbitrage et renforcer le football tunisien    L'ATB inaugure sa nouvelle agence au Mall of Sfax: un nouvel espace au service de la proximité et de l'innovation    Pour une oléiculture durable et résiliente face au changement climatique    Succès inédit : le Volvo EX30 séduit les Tunisiens et franchit le cap des 100 ventes    Samir Allal - Une COP et après : le capitalisme prédateur à l'épreuve du climat    Les nouveaux ambassadeurs du Burkina Faso, du Liban et des Etats-Unis d'Amérique présentent leurs lettres de créances au Président Kais Saied (Vidéo et album photos)    Red Sea Film Festival 2025 : le cinéma nord-africain à l'honneur à Djeddah    Bonne nouvelle : l'approvisionnement en gaz domestique garanti tout l'hiver    Khadija Taoufik Moalla - Dépasser la notion de "race": vers une humanité réconciliée    Alerte jaune : vents forts attendus dans plusieurs régions de Tunisie    Aïd al-Adha 2026 : quelles mesures pour garantir les ovins et protéger le porte-monnaie des Tunisiens ?    Article 50 rejeté : l'impôt sur la fortune recalé par les députés    Kairouan acclame son illustre fille, Hafida Ben Rejeb Latta (Album photos)    Vents forts et mer agitée : lundi sous vigilance en Tunisie    Triste nouvelle : l'acteur Nour Eddine Ben Ayad n'est plus    Le jour où: Alya Hamza...    EST : l'équipe probable pour affronter le Stade Malien    Match Espérance – Stade Malien : toutes les infos sur les chaînes et horaires    Mohamed-El Aziz Ben Achour: La médina et ses citadins    Congo – Forum Brazza Cybersecurity : Renforcer la résilience digitale face à la menace des fuites de données    Zouhaïr Ben Amor - La philosophie dans le quotidien: penser pour vivre, vivre pour penser    Culture et patrimoine : Les grandes annonces de la ministre !    Piloter un XDR, Formule 1 de la cybersécurité, doit se faire en équipe    Abdelaziz Kacem - Réduire le lexique: Goebbels fait école    Le Musée paléo-chrétien de Carthage sera rouvert en décembre 2025    Météo en Tunisie : températures maximales comprises entre 15 et 21 degrés    Alerte Technique : Cloudflare frappé par un ''pic de trafic inhabituel''    Le SNJT organise un mouvement national dans toute la Tunisie pour défendre la liberté et la dignité des journalistes    Justice : Non-lieu en faveur de l'ancien ministre de l'Economie, Samir Saïed    B7L9 accueille "Fi Dar Khalti" : une exposition immersive de Fredj Moussa à Bhar Lazreg    La lecture du Pr Slim Laghmani de la résolution du conseil de sécurité relative au plan Trump pour Gaza    Météo en Tunisie : temps nuageux, pluies éparses    Institut Salah Azaiez : une intervention chirurgicale exceptionnelle permet à une fillette de 5 ans de respirer,    Tunisiens en France : êtes-vous concernés par la fin de la gratuité des soins ?    Ridha Bergaoui: Des noix, pour votre plaisir et votre santé    La Tunisie accueille les nouveaux ambassadeurs du Soudan, du Danemark et du Canada    Match Tunisie vs Jordanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN 2025 du 14 novembre?    Hafedh Chekir: Accroissement naturel de la population en Tunisie    Jamila Boulakbèche et Isra Ben Taïeb remportent 2 médailles d'or aux Jeux de la Solidarité islamique 2025    Match Tunisie vs Mauritanie : où regarder le match amical préparatif à la CAN Maroc 2025 du 12 novembre?    Qui est le nouvel ambassadeur de Palestine en Tunisie, Rami Farouk Qaddoumi    Secousse tellurique en Tunisie enregistrée à Goubellat, gouvernorat de Béja    Congrès mondial de la JCI : la Poste Tunisienne émet un timbre poste à l'occasion    Le CSS ramène un point du Bardo : Un énorme sentiment de gâchis    Ligue 1 – 11e Journée – EST-CAB (2-0) : L'Espérance domine et gagne    New York en alerte : décès de deux personnes suite à de fortes précipitations    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Elyes Fakhfakh, une personnalité au bilan mitigé
Publié dans Business News le 21 - 01 - 2020

Après dix jours d'attente et de spéculations, le président de la République Kaïs Saïed a fini par donner son verdict. Son choix de Elyes Fakhfakh pour former le prochain gouvernement en a surpris plus d'un. Bien qu'il traîne un passif pas très glorieux après ses années d'exercice passées sous la Troïka, sa nomination par le chef de l'Etat n'a pas été très contestée. Focus sur une personnalité au bilan mitigé promue au plus haut poste de l'Etat.

Le lundi 20 janvier 2020 a été une journée très longue pour les observateurs de la scène politique. Tous les regards étaient braqués sur Carthage, essayant de deviner qui sera la personne la mieux qualifiée de former le gouvernement selon le président de la République Kaïs Saïed. Plusieurs noms ont été évoqués, et c'est finalement Elyes Fakhfakh qui fût « l'heureux élu ».
Et si le chef de l'Etat avait appelé les partis politiques à proposer des candidats au poste de chef du gouvernement en justifiant leur choix, il n'a pas jugé utile d'expliquer sa décision de désigner Elyes Fakhfakh qui n'a été proposé que par le parti Tahya Tounes, tout ayant l'aval d'Attayar, « qui n'a pas émis d'objection à désignation » sans le proposer clairement.
En l'absence d'une justification aussi importante, la question qui se pose est de savoir ce qui ferait de Elyes Fakhfakh la personne la plus apte à diriger le pays dans une situation aussi critique, sur le plan social et économique et dans une conjoncture politique assez complexe.

Sur le plan politique, comme il le reconnaît lui-même, Elyes Fakhfakh n'a jamais été un militant avant la révolution. Ce n'est qu'en 2011, qu'il intègre le parti Ettakatol de Mustapha Ben Jaâfar où il devient un membre très actif. Il n'est pas donc une figure de l'ancien régime, encore moins des forces révolutionnistes plaidant pour l'intégrisme et l'anarchie. Il est considéré plutôt comme étant un social-libéral.
Elyes Fakhfakh a déjà connu et expérimenté les rouages de l'Etat. Après son passage aux ministères du Tourisme et des Finances dans les gouvernements Jebali et Laârayedh, il connait déjà le fonctionnement des appareils de l'Etat, des problèmes qui se posent et des difficultés ainsi les défis à relever.
Après l'annonce de sa désignation, les observateurs lui ont immédiatement reconnu ses positions favorables aux conclusions du rapport de la Colibe. Candidat à la présidentielle de 2019, Elyes Fakhfakh a rappelé à plusieurs reprises son attachement aux libertés individuelles, aux valeurs de l'égalité, notamment, en ce qui concerne la loi sur l'héritage. Outre son opposition aux lois liberticides et à la peine capitale.
Agé de 47 ans, le candidat chargé par Kaïs Saïed pour la formation du gouvernement, est relativement jeune par rapport aux autres compétences citées sur la scène nationale. Il a, également, un parcours académique valable et une expérience professionnelle reconnue à l'échelle nationale et internationale.

Toutefois, Elyes Fakhfakh n'a pas que des avantages à son actif. Des inconvénients et des reproches, il en existe bel et bien et c'est plutôt son passage sous la Troïka qui dérange le plus. C'est dire que les trois années passées au gouvernement n'étaient pas les plus florissantes dans l'Histoire de la Tunisie. Son passage au sein du ministère des Finances n'était pas des plus appréciés non plus. On se rappelle qu'en 2012, le ministre des Finances Houcine Dimassi avait démissionné de ses fonctions à cause du projet de loi, soumis au conseil des ministres, relatif à la réintégration au travail et l'indemnisation des personnes ayant bénéficié de l'amnistie générale et leurs ayants droits. Et c'est Elyes Fakhfakh qui a été désigné pour lui succéder et finir la mission refusée par Houcine Dimassi.

Aujourd'hui, Elyes Fakhfakh n'a pas été proposé par une majorité représentée au Parlement. Il n'a été, nommément, désigné que par Tahya Tounes. Attayar, de son côté, ne l'a pas désigné officiellement mais n'a émis aucune objection contre lui. Tout calcul fait, il ne bénéficie de l'aval que de 36 députés au maximum. Plusieurs autres candidats en revanche, bénéficient d'un soutien bien plus large.
Faut-il également rappeler qu'il n'a récolté que 11.532 voix au premier tour de la présidentielle 2019, soit 0,34% ? En effet, contrairement à ses prédécesseurs, Habib Essid et Youssef Chahed qui n'ont participé à aucune élection avant d'être nommés à la Kasbah, Elyes Fakhfakh s'est présenté à la présidentielle mais a échoué. Il a présenté tout un programme lors de la campagne électorale, mais n'a pas réussi à convaincre les Tunisiens. Son parti non plus, puisqu'il a perdu toute crédibilité auprès de l'opinion publique. D'ailleurs, Ettakatol a disparu du paysage parlementaire depuis 2014.

Il est clair que tous les points cités font de Elyes Fakhfakh une personnalité au bilan mitigé. Cependant, il est, tout aussi évident que le pays a besoin d'un gouvernement dans l'état actuel des choses. Les partis politiques ont encaissé le choix de Kaïs Saïed avec beaucoup de sang-froid. Le dilemme étant l'acceptation de Fakhfakh ou la dissolution du Parlement. Et si certains partis ne craignent pas des élections anticipées, d'autres n'ont pas la garantie de préserver leurs strapontins. Il est donc tout à fait possible que le prochain gouvernement puisse voir le jour. Le véritable défi pour Fakhfakh serait de trouver la bonne démarche à adopter afin de pouvoir composer avec le patchwork parlementaire et ne pas tomber dans le piège de la répartition des portefeuilles en se basant sur les quotas partisans.
Quant au président de la République, il aura beau se délester de sa responsabilité par rapport au gouvernement en s'appuyant sur la Constitution et dire « qu'il ne s'agit en aucun cas du gouvernement du Président », la réalité restera toute autre, et les Tunisiens se rappelleront toujours que c'est bien lui qui a désigné le chef du gouvernement. Kaïs Saïed n'aura pas de responsabilité légale ou constitutionnelle du prochain gouvernement, mais il devra en assumer la responsabilité morale.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.