La députée de Qalb Tounes à l'Assemblée des représentants du peuple (ARP) Lilia Bellil Manai a annoncé, ce jeudi 30 juillet 2020, sa démission de son parti et du bloc parlementaire. Elle explique dans un post Facebook daté du même jour : «Malgré le harcèlement et les pressions que j'ai subis, en tant qu'élue du peuple j'ai estimé voter pour le retrait de confiance au président du Parlement Rached Ghannouchi, selon mes convictions, mon devoir national et en respect à la confiance que m'ont accordée les électeurs qui ont voté pour moi. Malgré le résultat du vote, vive la Tunisie libre, indépendante et civile».
La motion de censure contre Rached Ghannouchi n'est pas passée ce jeudi, le nombre de votes nécessaire n'ayant pas été atteint. Deux jours auparavant, trois blocs parlementaires, le bloc démocrate, le bloc de la réforme nationale et le bloc de Tahya Tounes, avaient mis en garde contre toute tentative de faire échouer la séance plénière de retrait de confiance. Le jour même, la députée et assesseure chargée de l'information et de la communication à l'assemblée des représentants du peuple, Nesrine Laâmari, avait affirmé que le mouvement Ennahdha est en train d'effectuer des pressions importantes ainsi qu'une guerre psychologique sur les élus progressistes quelques heures avant la séance plénière d'examen du retrait confiance à Rached Ghannouchi. En effet le 24 juillet dernier, le président du Parlement Rached Ghannouchi avait annoncé sa décision de se soumettre lui-même au renouvellement de confiance pour poursuivre - ou non - ses fonctions à la tête du Parlement, et ce, pour mettre fin à toute la polémique à ce sujet. La date choisie pour la séance plénière est le 30 juillet courant, soit la veille de l'Aïd. Un choix qui n'est pas anodin, Mme Laâmari estimant que l'objectif étant de s'assurer de l'absence du maximum d'élus des régions pour faire échouer la plénière. Le 13 juillet dernier, une motion de retrait de confiance à Rached Ghannouchi a été déposée au bureau de l'Assemblée des représentants du peuple. Elle a collecté plus de 73 signatures, celles des élus d'Attayar, du mouvement Echaâb, de Tahya Tounes, du bloc de la Réforme, du bloc national et de quelques indépendants.