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Le cri d'alarme de la SNCFT
Publié dans Business News le 16 - 08 - 2020

La Société Nationale de Chemins de Fer Tunisiens (SNCFT) alerte sur la dégradation de son activité appelant l'Etat à intervenir d'urgence. « Depuis 2011, la situation financière de la société subissait un coup fatal (…) La SNCFT ne pourra pas, à ce rythme, continuer à travailler plus d'un ou deux ans ». Ce constat alarmant est celui fait par Chiheb Ben Ahmed, le PDG de la SNCFT.
Lors d'une conférence de presse tenue le 12 août 2020, la SNCFT a fait un état des lieux de ses activités économiques, présentant les grandes lignes de son plan de sauvetage et de restructuration. Entre endettement excessif, ralentissement des revenus et perspectives moroses, les chiffres rendus publics par la SNCFT sur son activité révèlent l'ampleur de la crise financière.

La SNCFT est un établissement public à caractère non administratif chargé de la gestion, de l'exploitation et de l'entretien du réseau ferroviaire tunisien. Il est également responsable du développement de ce réseau à travers l'extension des lignes existantes ou la création de nouvelles lignes. Cette société, qui est dotée de la personnalité civile et de l'autonomie financière, est placée sous la tutelle du ministère du Transport.

L'activité du transport de passagers et de marchandises de tout genre couvre presque la totalité du territoire tunisien sur un réseau d'une longueur totale de 2.165 km répartis sur 23 lignes dont 1.777 km seulement est exploitée actuellement.
Le nombre de passagers transportés par la SNCFT (transport entre les villes) a baissé de 38 % et le volume du matériel transporté a régressé de 62 %. L'activité de la société en matière de transport des phosphates a aussi régressé de 72 %, passant de 7,3 millions de tonnes annuellement en 2010, à 2 millions de tonnes en 2019, en raison du recours aux transporteurs privés.

Concernant l'effectif, le nombre d'employés de la société a atteint 4.664 en 2019, soit une baisse de 2% par rapport à 2010 (4764). Malgré la diminution du nombre d'employés en 2019 par rapport à 2010, les frais du personnel ont atteint 148 millions de dinars, avec un taux d'évolution moyen estimé à 5 %.

Quant au résultat net, il est passé de -9,330 millions de dinars en 2010 à -120,079 en 2019 et ce, suite à l'augmentation des charges financières pour atteindre la barre des 17,8 millions de dinars en 2019. Selon les estimations de 2020, le résultat net devrait être déficitaire de -120,864 millions de dinars.
Les pertes cumulées pourraient atteindre 890 millions de dinars en 2020. Quant à l'endettement, il s'établissait à 304 millions de dinars en 2019.

La situation financière de la société est calamiteuse, conclut son PDG. Ce qui entraine principalement la dégradation de la qualité du service et de l'infrastructure (l'absence des moyens pour assurer la maintenance) et l'incapacité de la société à honorer ses engagements vis-à-vis des caisses sociales, des fournisseurs, des bailleurs de fonds, des salariés et de l'administration fiscale.

Chiheb Ben Ahmed a, par ailleurs, fustigé la baisse de la part du marché ferroviaire au profit de celui de la route : « la part de marché du rail pour le transport de marchandises est de 3 %, contre 40% en Europe et de 60% aux Etats-Unis ».

Les origines de la dégradation de la situation financière de la société
Selon les chiffres avancés par la SNCFT, la dégradation de ses équilibres financiers est due à plusieurs facteurs tels que le gel des tarifs de transport pour les passagers, l'exacerbation du phénomène du refus des passagers de payer leurs tickets et la hausse du nombre de bénéficiaires du transport gratuit.

Le recours au transport du phosphate par la route au détriment du rail est aussi pointé du doigt. La quantité de phosphate transportée par voie ferroviaire est passée de 7,3 millions de tonnes en 2010 à seulement 2 millions de tonnes en 2019, indique le document.
La suspension depuis 2017 de la ligne 15 pour le transport du phosphate a engendré des pertes estimées à plus de 18 millions de dinars. Cette ligne sera mise en exploitation à partir de janvier 2021.

Ainsi, le déclenchement répétitif des mouvements et des remous sociaux depuis 2011 et jusqu'à 2020 a causé un manque à gagner énorme. « 74 sit-in ont été observés sur les voies ferroviaires, depuis 2011 jusqu'à fin juillet 2020 », a déclaré le PDG de la SNCFT.
L'activité du transport de phosphate a, en effet, connu une baisse considérable depuis 2011 suite aux mouvements sociaux dans le bassin minier et sur les lignes ferroviaires. Cette situation n'a pas permis à la SNCFT de réaliser des projets de trains programmés, enregistrant un manque à gagner de l'ordre de 600 millions de dinars.

Le document note que le déficit subi par la société se creuse à cause de l'accroissement du service de la dette (de six millions de dinars en 2010 vers près de 17,8 millions de dinars en 2019) et ce, suite à l'achat d'équipements d'une valeur de 300 millions de dinars sans atteindre le rendement attendu.
L'accroissement du coût de l'énergie a également engendré une augmentation continuelle des charges financières. Ces dernières ont grimpé de 6 millions de dinars en 2010 à plus de 17,8 millions de dinars en 2019.
« La société est prise dans un cercle vicieux où les mêmes causes produisent les mêmes effets : baisse des recettes, augmentation des charges financières, baisse de la part de marché, dégradation de la qualité des services fournis et augmentation des dépenses de maintenance et de réhabilitation », a souligné M. Ben Ahmed.

Le PDG de la société a incombé une grande partie de la responsabilité de la crise à l'Etat qui n'a pas encore fait la distinction entre l'approche de « l'Etat gestionnaire » et de « l'Etat actionnaire ». Il a souligné l'absence d'investissements au sein de la SNCFT, depuis l'indépendance du pays, à cause de ce qu'il a qualifié de « manque de volonté politique ».
Dans ce sens, M. Ben Ahmed a appelé l'Etat à préciser sa position quant au transport public notamment ferroviaire et mettre fin aux contraintes liées à la gouvernance.

Les principaux axes du plan de sauvetage
Le plan de restructuration s'articule autour de six axes : la restructuration financière, la mise en œuvre des programmes d'investissement continus et à rentabilité directe, la révision des tarifs du transport, la révision des conventions conclues par la société, la multiplication des activités commerciales et l'assouplissement des réglementations liées à la structure organisationnelle et à la gouvernance.
Parmi les grands axes du plan de sauvetage de la société, on cite :
-La réhabilitation de l'infrastructure de base à travers le renouvellement du réseau ferroviaire et des équipements.
-Le parachèvement des projets liés au renforcement du système de sécurité et de management (Safety Management System).
-La mise en œuvre des programmes annuels de maintenance.
-Le remboursement de l'Etat de la diminution des revenus causée par la pandémie de Covid-19 estimés à 9,418 millions de dinars.
-Le remboursement des frais de transport des corps actifs et des blessés de la révolution estimés à 60,5 millions de dinars.
-La maintenance des trains de la banlieue sud pour un montant de 20 millions de dinars.
-Le remboursement de l'Etat de la prime de maintenance du réseau ferroviaire estimée à 15 millions de dinars.
-L'exonération de la TVA pour l'achat des équipements.
-La digitalisation du système de gestion de la société.

Le transport ferroviaire, dit le PDG de la SNCFT, est un vecteur de croissance économique. Il entraine « un effet multiplicateur » dans plusieurs secteurs à l'instar du transport maritime et aérien et ce, grâce à sa capacité d'interconnecter les villes, les ports et les zones logistiques et à diversifier les centres de profits supplémentaires. Même si mieux vaut tard que jamais, pourquoi la société a-t-elle attendu si longtemps avant de sonner le tocsin alors que sa situation financière était en nette dégradation depuis au moins neuf ans ?


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