Dans un communiqué officiel publié tard en cette soirée du dimanche 22 juin, peu après minuit, le ministère tunisien des Affaires étrangères a fermement condamné les récentes attaques israéliennes contre la République islamique d'Iran, ainsi que le bombardement de ses installations nucléaires par les Etats-Unis. « La Tunisie réitère sa condamnation claire et sans équivoque des agressions sionistes flagrantes contre l'Iran, ainsi que des frappes américaines qui ont ciblé ses sites nucléaires. Elle appelle à l'arrêt immédiat de ces hostilités, qui ne peuvent être justifiées ou légitimées par aucun principe de droit international », indique le communiqué. Le ministère souligne que si la légalité internationale, malgré ses lacunes, existe encore, elle doit s'appliquer à tous sans exception. Dans le cas contraire, il s'agirait d'un effondrement total de ses fondements et d'un mépris manifeste de ses règles.
Le communiqué met également en garde contre le risque que cet épisode militaire détourne l'attention d'autres crimes graves encore en cours à travers le monde, en particulier la « guerre d'extermination contre le peuple palestinien ». Le ministère déplore une forme d'occultation volontaire dans de nombreux médias, qui met l'accent sur l'agression contre l'Iran tout en passant sous silence les exactions commises, selon lui, par l'occupant israélien contre les Palestiniens. La Tunisie affirme que la volonté du peuple palestinien de recouvrer tous ses droits légitimes et d'établir un Etat indépendant et souverain sur l'ensemble du territoire palestinien, avec Al-Qods pour capitale, reste inébranlable.
Enfin, le communiqué appelle à une refondation des relations internationales sur des bases justes et équitables. Il remet en question l'ordre mondial hérité de la Seconde Guerre mondiale, qui, selon lui, vacille. La Tunisie plaide pour un avenir entre les mains des peuples libres, fondé sur des valeurs universelles de dignité, d'égalité réelle et de droit à l'autodétermination. « Ces peuples mettront fin une fois pour toutes à la discrimination fondée sur l'existence de nations considérées - et se considérant toujours - comme civilisées, tandis que d'autres peuples sont jugés barbares et inférieurs, voire non humains. Sans parler du colonialisme, des guerres civiles et de la spoliation de leurs richesses et ressources ».