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« L'autre Sud » : un patrimoine culturel inexploité et des opportunités de développement mal soutenues
Publié dans Business News le 05 - 11 - 2020

En pleine crise de Covid-19, les vastes espaces de la Tunisie du Sud-Est permettent de déconnecter et d'échapper aux pressions de la réalité stressante du Nord : une bonne raison pour programmer une visite, privée cette fois, avec l'aide d'amis tunisiens actifs dans le tourisme alternatif. Malgré l'effort qu'il faut déployer pour y arriver en raison du manque d'infrastructures routières (le réseau routier principal s'arrêtant déjà depuis quelques années à Gabès), le Sud-Est tunisien est une splendide destination.
Souvent associée aux revendications sociales, aux protestations contre l'exploitation pétrolière ou encore aux problèmes de sécurité et de contrebande, la réputation de la région a beaucoup souffert, tant en Tunisie qu'à l'étranger, affectant le tourisme. Ainsi, le site magnifique de Ksar Ouled Soltane, qui mérite d'être protégé et mis en valeur, n'accueille désormais que quelques visiteurs par semaine.
Cette quatrième visite dans le Sud-Est (je m'y étais déjà rendu dans le cadre du travail) me conforte dans l'idée que la région de Gabès-Médenine-Tataouine-Kébili offre des opportunités de tourisme parmi les plus riches et les plus variées du pays.
Pourquoi cette région est-elle donc boudée par les touristes et quasiment ignorée pas les autorités touristiques du pays ?
Dernièrement, un reportage touristique programmé par une chaîne allemande n'a consacré que 3 maigres minutes à cette région, alors que l'émission a duré près de trois quarts d'heure. C'est bien peu pour promouvoir un patrimoine riche et une identité millénaire. Le Sud-Est de la Tunisie regorge de richesses : des fossiles de dinosaures, les pétroglyphes de Ghomrassen, les Ksours - d'anciens greniers collectifs -, les systèmes de protection des anciennes villes et villages troglodytes berbères, de Douiret à Chenini, ainsi que celui des environs de Zammour, plus visible et plus intéressant, sans oublier le musée de Tamezret ou le beau Ksour de Hadada qui a servi de décor au film Star Wars. Des randonnées spectaculaires dans les plaines et les montagnes et la proximité des dunes de sable du Grand Erg près de l‘Oasis Ksar Ben Ghilane invitent les sportifs à l'aventure. Cet oasis dispose encore d'eaux thermales uniques.
En matière d'hébergement, on trouve de plus en plus de gîtes, d'auberges et de maisons troglodytes à différents niveaux de confort et de prix. De la simple chambre troglodyte à l'ancienne maison berbère restaurée avec finesse, ces logements sont gérés par des entrepreneurs courageux et très accueillants.
A l'instar des entrepreneurs agricoles (les systèmes agricoles innovants de la région, quoique fragiles, permettent de découvrir une production alimentaire pérenne avec très peu de ressources en eau), les entrepreneurs touristiques de la région doivent faire face aux mêmes défis : le désintérêt des autorités touristiques tunisiennes, le manque d'accès aux financements et une bureaucratie qui rend carrément impossible d'obtenir les permis et licences nécessaires. Même avec l'aide de programmes d'assistance extérieure, certains entrepreneurs peuvent attendre leurs papiers pendant des années, sans explication ni retour raisonnable de l'administration concernée. Un système d'inscription en ligne avec accès facile pourrait produire de petits miracles et montrer l'appui de l'état, au lieu de générer du découragement.
Selon les autorités touristiques centrales, ces petites entreprises ne génèrent pas assez de devises. Cet argument est, selon moi, bien faux et aussi assez dépassé. En Europe et ailleurs, ce sont les gîtes, les auberges et les maisons d'hôtes ruraux qui réussissent à attirer une clientèle plus aisée que celle des hôtels en formule « tout compris » de Sousse et de Monastir et plus encline à acheter les tapis de Toujane ou d'autres produits artisanaux de haute qualité. Un système basé sur un nombre suffisant de petites maisons d'hôtes pourrait donc permettre de nourrir tout un écosystème d'artisans et de guides et d'offrir de nouvelles opportunités pour les communautés de la région, au lieu de pousser les jeunes vers des postes sans espoir dans le secteur public.
L'expérience a montré que le succès des initiatives et des projets dépend des moyens attribués et de la confiance accordée aux porteurs des projets, qui partageront à leur tour leurs connaissances et leur expérience avec d'autres entrepreneurs de la région. Les résultats du projet Oasis appuyé par la Banque mondiale dans certains des Gouvernorats du Sud en font foi.
Alors, pourquoi négliger le Sud-Est et rater l'opportunité de fournir une voie alternative au tourisme tunisien, surtout en ce moment, alors que nous sommes avides d'activités de plein air et qu'il y a un engouement pour les produits naturels, le respect de l'environnement et le de la nature ?
Si cet article peut contribuer à encourager les autorités touristiques à finalement accorder l'attention requise à cette région qu'ils ont largement ignorée, ce serait un bon point de départ pour repenser le modèle touristique tunisien et transformer la région du Sud-Est du pays en une zone touristique attractive.
J'espère que les entrepreneurs courageux et les communautés de Douiret, Chenini, Zammour, Ghomrassen et Tamezret garderont leur esprit d'entreprise jusqu'à ce que le reste du pays réalise l'importance de leur potentiel touristique.

* Tony Verheijen est le représentant résident de la Banque Mondiale en Tunisie.


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